Le gouvernement soutient le projet de rachat d'Opel par PSA et "prêtera une attention particulière au devenir des sites et des emplois", a indiqué mercredi soir Bercy à l'issue d'une rencontre avec le patron de l'entreprise automobile française. Carlos Tavares a présenté au ministre de l'Économie et des Finances Michel Sapin et au secrétaire d'Etat chargé de l'Industrie Christophe Sirugue "le projet d'alliance avec Opel/Vauxhall" (marque sous laquelle Opel est vendue au Royaume-Uni), qui appartiennent au géant américain General Motors, et "les ministres ont marqué leur soutien à cette opération", a précisé le ministère dans un communiqué.
Un groupe fort sur le marché européen. "Le rachat envisagé et la dynamisation des activités européennes du groupe GM feraient du nouvel ensemble un leader européen reposant sur cinq marques emblématiques et complémentaires", a noté Bercy. PSA (marques Peugeot, Citroën et DS) a vendu 3,15 millions de véhicules dans le monde en 2016, contre environ un million pour Opel/Vauxhall, qui vend ses modèles en Europe. Un ensemble PSA-Opel se placerait à la deuxième place sur le marché européen des voitures neuves avec quelque 16% des immatriculations, contre 24% actuellement au groupe Volkswagen.
Crainte d'une cannibalisation des marques. Bercy a toutefois prévenu que "le gouvernement français prêtera une attention particulière au devenir des sites et des emplois, dans un premier temps par le respect des engagements existants, ainsi qu'au développement des capacités d'innovation, de production et de recherche du groupe, en vue de conforter la filière automobile française". Des experts du secteur automobile ainsi que des syndicalistes de PSA ont en effet noté que l'entreprise française et les activités européennes de GM se disputaient les mêmes segments généralistes, et évoqué une possible cannibalisation des marques.
La famille Peugeot soutient le rachat. Venu en 2013-2014 à la rescousse de PSA, alors en grave difficulté, l'Etat français possède 12,81% du capital de l'entreprise, selon un dernier pointage début janvier, tout comme l'actionnaire historique, la famille Peugeot qui a dit elle aussi mercredi soutenir l'opération de rachat d'Opel. Le troisième actionnaire de référence est le groupe chinois Dongfeng, partenaire industriel de PSA dans l'ex-empire du Milieu, qui était lui aussi venu à son aide il y a quatre ans.