Négociation de branche ou négociation d'entreprise ? Pierre Gattaz a son avis sur la question : "L'entreprise est un cas unique. C'est elle qui a des clients uniques, qui a des hommes et des femmes uniques, des technologies uniques, etc. Donc il faut donner la possibilité au chef d'entreprise de négocier le plus de choses possible avec ses salariés, directement."
La branche doit se limiter à guider "les petites entreprises". S'il a rappelé le "rôle crucial et fondamental" de la branche, Pierre Gattaz souhaite que chaque entreprise puisse y déroger "lorsque cela n'induit pas de distorsion de concurrence". Il estime que la branche doit se limiter à guider "les petites entreprises qui n'ont pas le personnel pour discuter de l'organisation" et ne primer que "par exception, pour éviter le dumping social et l'anarchie" : "Typiquement, dans le nettoyage, lorsqu'une entreprise perd un contrat avec une société, elle a l'obligation de transférer ses salariés à l'entreprise qui a gagné l'appel d'offre. Dans ce cas, c'est la branche qui régule et c'est très bien."
Cette possibilité de déroger aux accords de branche fait partie des pistes envisagées par le gouvernement, selon la CFTC et FO qui ont été reçues par le ministère du Travail lundi, même si les contours n'en sont pas encore définis. Une réunion de concertation a aussi eu lieu avec une délégation du Medef, lundi en fin d'après-midi, sans que Pierre Gattaz n'en ait dévoilé la teneur.
Actuellement, six domaines sont dans le pré carré de la branche professionnelle: les salaires minimums, les classifications, la protection sociale complémentaire, la formation, la pénibilité et l'égalité professionnelle hommes-femmes.