Renault, Nissan et Mitsubishi Motors ont annoncé mardi la création d'un nouveau conseil opérationnel de l'Alliance, marquant "un nouveau départ" selon le président du constructeur français, Jean-Dominique Senard, qui va prendre la tête de l'instance mais renonce à briguer la présidence de Nissan.
Candidat au poste de vice-président. Manifestement désireux de tourner la page des tensions qui ont miné le partenariat ces derniers mois, Jean-Dominique Senard a assuré qu'il ne briguerait pas ce titre, laissé vacant par l'arrestation de Carlos Ghosn, le 19 novembre à Tokyo pour malversations présumées. "Je ne demanderai pas à présider Nissan, je serai candidat au poste de vice-président", a-t-il déclaré à plusieurs reprises lors d'une conférence de presse au siège de Nissan à Yokohama. "Vous serez surpris par la rapidité des changements" qui vont survenir, a-t-il ajouté.
L'accord de l'Alliance non modifié. Il a néanmoins précisé que l'accord dit "Rama" (Restated Alliance Master Agreement), qui définit les rapports entre Renault et Nissan, ne serait pas modifié : "il reste en place tel qu'il est", a-t-il assuré, réfutant tout problème concernant l'actionnariat. Renault détient 43% de Nissan qui en retour possède 15% de Renault, mais sans droit de vote, une répartition qui apparaît déséquilibrée aux yeux des Japonais compte tenu des performances de Nissan comparées à celles de Renault. Nissan, au bord de la faillite en 1999 quand Renault est venu à sa rescousse, s'est mué au fil des années en poids lourd du duo, les experts citant ses atouts technologiques et sa forte implantation en Amérique du Nord et en Chine
Pour "une nouvelle impulsion". En se concentrant ce jour sur le re-tissage des liens, les trois constructeurs signifient la fin de l'ère Carlos Ghosn, l'omniprésent bâtisseur de l'alliance mis sur la touche après avoir été inculpé par la justice japonaise sur des soupçons d'abus de confiance et minoration de déclarations de revenus. "Nous voulons donner une nouvelle impulsion à l'organisation, en la rendant plus efficace et en en simplifiant la structure", a expliqué la président de Renault. A ses côtés, avaient pris place le directeur général de Renault, Thierry Bolloré, le patron exécutif de Nissan, Hiroto Saikawa, et le PDG de Mitsubishi Motors, Osamu Masuko.