"Ça va mieux" pour le trou de la Sécu, mais attention à ne pas relâcher les "efforts" en 2017, prévient mardi la Cour des comptes, invitant le gouvernement à réduire "au plus vite" le déficit persistant de l'assurance maladie.
"Léger reflux". "Revenir au plus vite à l'équilibre de l'Assurance maladie est une priorité de première importance", assurent les sages de la rue Cambon, dans leur rapport annuel sur l'application des lois de financement de la sécurité sociale, dévoilé trois jours avant la présentation du projet de loi pour 2017. Certes, en 2015, l'amélioration des comptes de la sécurité sociale s'est poursuivie : les déficits agrégés des régimes de base et du fonds de solidarité vieillesse sont ainsi passés de 12,8 milliards d'euros à 10,2 milliards. C'est "pour la première fois depuis 2001, un léger reflux", comptabilisé à 2,1 milliards d'euros. De plus, un régime général est sous la barre des 5 milliards d'euros et la branche retraites est excédentaire, une première depuis plus de plus de dix ans.
La branche maladie toujours en déficit. "Homme malade" de la Sécu, la branche maladie enregistre un déficit continu depuis 25 ans, de -5,8 milliard en 2015 (contre -6,5 milliards en 2014), soit 85% de celui du régime général. En outre, soulignent les sages, les bons résultats et le respect, en 2015 comme en 2016, de l'objectif national des dépenses de santé, utilisé pour freiner l'augmentation naturelle de ces frais due au vieillissement de la population, reposent en partie sur des procédés comptables qualifiés de "discutable" voire d'"opportuniste" dans le rapport.
"Les niveaux individuels de prise en charge" reculent. Autre point noir, l'Assurance maladie doit "mieux remplir sa mission d'accès aux soins", alors qu'une partie des assurés renoncent à se faire soigner pour des raisons financières, a déclaré le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud. "D'un côté, la part globale de financement des dépenses de santé par l'Assurance maladie est en passe de retrouver son niveau d'il y a quinze ans, en progressant sensiblement au cours de la période récente (...) De l'autre côté, la Cour observe une érosion tendancielle des niveaux individuels de prise en charge", a souligné Didier Migaud en présentant le rapport.