Et si la loi Macron, adoptée mardi par le Sénat, ne changeait finalement rien au travail dominical dans les zones touristiques ? Sur le papier, le texte prévoit que les commerces pourront ouvrir tous les dimanches de l'année dans ces zones là. Mais il donne aussi aux syndicats le pouvoir de bloquer le texte, à condition qu'ils aient obtenu plus de 50% des voix aux dernières élections professionnelles.
Des blocages dans quatre secteurs. Or, FO et la CGT sont bien décidées à faire jouer ce veto. Et, selon les informations recueillies par Europe 1, ils le peuvent dans quatre grands secteurs : les jardineries, les magasins d'habillement, les grands magasins (Galeries Lafayette, Printemps, BHV et Bon marché) et les antiquaires. "Les accords seront bloqués là où on pourra les bloquer. Il est important pour nous de maintenir la pression pour ne pas laisser les salariés avoir moins d'acquis, surtout les plus faibles", prévient sur Europe 1 Céline Carlène, secrétaire générale CGT de l'union syndicale du commerce de Paris.
Macron veut respecter le dialogue social. Les patrons de ces secteurs ont alerté Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie, pour qu’il modifie le texte de loi et que les syndicats ne puissent plus bloquer l’ouverture le dimanche. "La loi Macron est pavée de bonnes intentions, mais il faut faire en sorte qu'elle puisse s'appliquer dans les secteurs dans lesquels elle est censée s'appliquer. Or là, nous sommes devant un blocage qui nous conduit dans le mur", déplore ainsi au micro d'Europe 1 Claude Boulle, président de l’Alliance du commerce.
Sauf que le ministre de l’Economie voit les choses autrement : pour lui, c’est le dialogue social qui doit l’emporter. Autrement dit, soit les patrons réussissent à convaincre les syndicats de signer, soit leurs magasins resteront fermés le dimanche.