Alors que Myriam El Khomri doit faire face à une hausse du chômage au mois de février, Michel Sapin, l’ancien ministre du Travail et actuel ministre des Finances, peut lui se prévaloir d’un déficit public meilleur que prévu en 2015. Publié vendredi matin par l’Insee, ce déficit public est en effet de 3,5% du PIB, contre 4% en 2014. Par ailleurs, ce chiffre est meilleur que celui qui était attendu par Bercy qui prévoyait 3,8%. Quelles sont les conséquences de ce chiffre encourageant ?
Une dette publique en légère hausse. La première conséquence de ce déficit public de 3,5% est que la dette publique augmente moins que prévu. Elle prend 0,4 point, à 95,7% du PIB, "sa plus faible progression depuis 2007", se félicite d’ailleurs dans un communiqué Bercy, qui rappelle que c’est donc six milliards d’euros de "trou" en moins.
Merci qui ? Que ce soit l’Etat, la Sécurité sociale ou les collectivités locales, ces trois grandes administrations ont toutes contribué à la réduction du déficit. Le déficit budgétaire de l’Etat s’est lui situé à 70,5 milliards d’euros en 2015 contre 73,3 milliards inscrits dans la loi de Finances. Celui de la Sécurité sociale se chiffre lui à 10,6 milliards d’euros contre 12,8 millions inscrits dans le budget 2015.
Tenir ses engagements. Qui dit déficit public meilleur que prévu, dit possibilité pour le ministre des Finances de tenir ses engagements. Et c’est d’ailleurs ce qu’a tenu à souligner à la fois Michel Sapin sur RMC et BFMTV vendredi matin, ainsi que Christian Eckert sur LCP. L'Etat compte donc faire un geste en faveur des entreprises, de l’ordre de 33 milliards d’euros en 2016 contre 24 milliards en 2015. Avec ces économies, le gouvernement va également pouvoir sortir le chéquier pour les maires de France, une mesure annoncée jeudi et va pouvoir également faire un geste en faveur des fonctionnaires. Huit millions de foyers devraient également bénéficier d’une baisse d’impôts cette année.
Et la croissance ? Cette baisse du déficit est toutefois à relativiser. En effet, elle n’a pas permis de faire refluer la dette publique qui, elle, continue de s’accumuler car le gouvernement emprunte chaque année de l’argent pour boucler son budget. Il faut donc que la croissance reparte à la hausse pour que la dette puisse reculer. Et quand on sait que le gouvernement va dépenser plus pour les fonctionnaires, les collectivités territoriales, la sécurité du pays ou les agriculteurs...