Vin : dépoussiérer une image «un peu vieillotte», le challenge des viticulteurs pour reconquérir les jeunes consommateurs
C'est l’un des plus gros rendez-vous pour les professionnels de la filière viticole ; le Wine Paris a débuté ce mardi et se tient jusqu’à ce jeudi. L’occasion pour les vignerons d’échanger sur l’un des défis auquel ils font face : le désintérêt des jeunes générations pour le vin, notamment envers le vin rouge.
Les vignerons s'inquiètent. Qu'il soit blanc, rosé ou surtout rouge, le vin ne connait plus le succès auprès des jeunes, qui lui préfère la bière ou les cocktails, avec ou sans alcool. Alors, au salon Wine Paris, on lance l'opération reconquête.
Surfer sur le vin sans alcool
Dans le hall réservé aux vins de bordeaux, des visiteurs s’essayent à la dégustation. Mais les exposants s’en doutent, le jeune public sera rare. "On a peut-être cette image un peu vieillotte du repas dimanche avec papi et mamie, les grands-parents qui explique ce désintérêt", estime au micro d'Europe 1 Nadia, vigneronne à saint-émilion.
Alors pour y remédier, elle a choisi de convertir une partie de sa production vers le succès du moment : le vin sans alcool qui commence à prendre de l’ampleur. Cette tendance est source d’opportunité pour la vigneronne, qui estime "qu’il y aura un panel beaucoup plus large à offrir aux jeunes générations plutôt que le sempiternel vin rouge avec le rôti de bœuf et les pommes de terre".
Le goût vient avec l’âge
Mais tout le monde n’est pas de cet avis. Sylvain est propriétaire d’un domaine à quelques mètres seulement de Nadia. Il ne faut pas lui parler de vin sans alcool "car y a un aspect où l’on se renie. Ce n’est pas le même produit" insiste-t-il.
Le cinquantenaire ne s’inquiète pas. Le goût pour le vin vient avec l’âge. C’est simplement une question de temps. Il parle d’expérience : "Quand j’ai grandi, les jeunes buvaient des alcools forts, on découvrait le Malibu et autres. De nombreux de mes amis se sont retrouvés à boire du vin quand ils étaient adultes".
Pour lui, comme pour beaucoup d’autres, il faut maintenant miser sur l’œnotourisme pour mêler tourisme, patrimoine et dégustation. Une pratique en pleine croissance qui a déjà attiré près de 12 millions de visiteurs en 2023.