Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce jeudi, il s'intéresse à une invention qui pourrait changer la vie des personnes à mobilité réduite. Il s'agit du premier système de freinage pour les fauteuils roulants.
L’innovation du jour pourrait changer le quotidien des personnes à mobilité réduite. Il s’agit du premier système de freinage pour les fauteuils roulants.
Aussi étonnant que cela paraisse, ça n’existait pas ! Sauf sur les fauteuils électriques évidemment. Mais sur un fauteuil manuel, on n’avait pas d’autre choix que de retenir la roue avec les mains pour ralentir. Imaginez l’enfer quand on dévale une pente. On a vite fait de se bruler les paumes.
Heureusement, il existe désormais des roues spéciales, équipées d’un système de freinage ultra intuitif. Il n’y a pas de levier, pas de manette, rien… Tout se fait de façon naturelle sur la main courante. On la pousse vers l’avant pour faire avancer le fauteuil. Et il suffit de la tirer légèrement vers l’arrière pour ralentir. Pour vous donner une idée, cela fonctionne sur le même principe que sur les vélos hollandais, ceux où il faut rétropédaler pour freiner. Le système permet, du coup, de tourner, en tenant un côté tout en faisant avancer l’autre. On peut aussi partir en marche arrière ou basculer en roue libre exactement comme sur les fauteuils traditionnels.
Pour en bénéficier, il faut acheter un nouveau fauteuil ?
Non, on peut simplement acheter les roues et remplacer celles de son fauteuil actuel. Ensuite, le système se monte très simplement comme des roues de vélo.
C’est une startup lilloise, baptisée Eppur, qui l’a conçu. Ses ingénieurs travaillent dessus depuis presque six ans. Et après moult péripéties, il est enfin commercialisé. La paire de roues coûte quand même 2000€, ce qui n’est pas donné. Mais la société fait tout actuellement pour qu’il soit en partie remboursable par la sécurité sociale. Cela le rendrait un peu plus accessible.
C’est quand même surprenant que personne n’y ait pensé avant…
C’est vrai. Alors, il y a déjà eu plusieurs tentatives. Notamment une sorte de frein d’urgence, genre frein à main. Mais qui pouvait vous faire décoller du fauteuil. On a aussi essayé des poignées comme sur les vélos. Mais aucun dispositif n’a réussi à atteindre l’industrialisation. Résultat : les personnes à mobilité réduite se retrouvent aujourd’hui à planifier méticuleusement leur parcours pour éviter les marches, les escaliers et les fortes pentes. Preuve qu’il reste encore beaucoup à faire en matière d’accessibilité.