Chaque jour, Anicet Mbida nous fait découvrir une innovation qui pourrait bien changer notre façon de consommer. Ce jeudi, il s'intéresse à un nouveau matériau de construction ultra écologique, le mycélium. Il pourrait permettre de faire pousser les bâtiments comme des plantes avant qu'ils ne se biodégradent naturellement.
L’innovation du jour, c’est un nouveau matériau de construction ultra écologique. On pourrait bientôt avoir des bâtiments que l’on fait pousser comme des plantes et qui se biodégradent plutôt que d’avoir à les démolir.
Tout cela parce que les murs seront faits à base de champignon. De mycélium pour être précis. Il s’agit du réseau de racines très fibreux sur lequel poussent les champignons. Ce mycélium a des propriétés incroyables. Vous en avez peut-être déjà entendu parler. On l’utilise pour créer des emballages biodégradables ou des substituts de cuir (cuir végan).
Désormais, on s’y intéresse également comme matériau de construction. On commence à s’en servir comme isolant pour remplacer les mousses actuelles qui sont très polluantes. On en fait aussi des dalles de sol et désormais, des briques et des parpaings, là aussi, 100% écologiques.
C’est suffisamment solide pour soutenir tout un bâtiment ?
Pas un gratte-ciel. Mais c’est tout à fait envisageable pour des constructions d’un ou deux étages. Il y a déjà quelques exemples au Canada et aux États-Unis.
Comme il s’agit de briques ou de parpaings, le mycélium est mort, il ne grandit plus. Mais un chercheur de l’École d’architecture de l’Université de British Columbia travaille sur un projet où le mycélium resterait vivant. Il continuerait à pousser pour fabriquer, par exemple, de nouvelles cloisons ou carrément un nouvel étage.
Et comment on lui dit d’arrêter de pousser ?
En l’asséchant. Quand le mycélium est totalement sec, il entre dans une sorte de sommeil. Mais avec la bonne dose d’humidité, on peut le réveiller et relancer son activité.
Toutefois, cela reste encore de la recherche. Personne ne voudrait que ses murs se mettent à pousser dans tous les sens dès qu’il se met à pleuvoir. Surtout, il faut que la construction puisse résister plusieurs décennies. En tout cas, ça promet. J’adore l’idée de murs qui pousseraient tout seuls comme une plante…