Chaque matin, Marion Sauveur nous parle d'alimentation, de "mieux manger", de solutions concrètes pour changer ce qu'il y a dans notre assiette.
Coup d’oeil sur l’alimentation avec Marion Sauveur. Et ce matin, vous avez dans votre assiettes : du melon.
Oui, c’est la pleine saison qui s’étale de début juin à septembre. Sucré et rafraîchissant, le melon fait partie des stars de l’été. On ne connaît pas vraiment son origine. Il provient peut-être d’Inde ou d’Afrique. Une chose est sûre, il était déjà cultivé en Egypte, il y a 5.000 ans.
A l’Antiquité, il était très prisé des Grecs et des Romains qui le consommaient comme légume, poivré et vinaigré, accompagné de garum, une sauce de l’époque à base de poissons macérés dans du sel puis séchés
Il faut attendre le XVe siècle pour qu’il arrive en France et que sa culture se répande, un siècle plus tard, d’abord dans le Sud, avant de se diffuser en Anjou et en Touraine, où il est produit pour la Cour. Il arrivera bien plus tard en Charente, qui est aujourd’hui l’une des plus importantes régions productrices. Chaque année, 276.000 tonnes de melons sont cultivées.
Le melon est-il le fruit préféré des Français ?
Alors on le sait peu mais le melon est un légume et non un fruit. Il appartient à la famille des cucurbitacées, c’est donc le cousin du concombre, de la courgette et de la courge et c’est bien le troisième légume le plus consommé en France, après la tomate et la carotte.
Les Français adorent son côté rafraîchissant et son goût sucré. Mais je vous rassure le melon est constitué à 90% d'eau, ce qui le rend très peu calorique !
Il existe 250 variétés de melons. L’une des plus importantes en France est le Charentais, appelé aussi Cantaloup. Il représente 80% de la production ! De forme ronde, il possède une écorce lisse de couleur vert pâle, avec des côtes marquées. Sa chair est orangée, très sucrée et très parfumée. Mais attention, cette appellation “charentais” n’a rien à voir avec sa région de production. En France, il est cultivé dans le Sud-Est, le Sud-Ouest et le Centre-Ouest, on en trouve aussi en provenance du Maroc et de l’Espagne.
Il existe aussi un melon charentais à chair verte qui se garde plus longtemps mais qui est moins parfumé. Autre variété réputée en France : le melon de type brodé. Son écorce est couverte de dessins comme une broderie. Sa chair orangée est sucrée, mais plus ferme et un peu moins parfumée que celle du melon charentais. Et puis, vous pouvez aussi trouver sur les marchés un melon appelé “canari” pour la couleur de son écorce, jaune. Il a une forme allongée et sa chair est plutôt blanche.
Le “Melon du Haut-Poitou”, le “Melon du Quercy” et le “Melon de la Guadeloupe” bénéficient d’une Indication géographique protégée. Le Melon du Haut-Poitou est le premier à avoir obtenu cette IGP, il y a 20 ans. C’est un melon sucré, juteux et à la chair fondante. Chaque semaine, l’Académie des maîtres du melon du Haut-Poitou se réunit pour goûter les melons et garantir leurs saveurs gustatives. Et c’est d’ailleurs ce melon que nous avons dans le studio.
Marion, je n’arrive jamais à choisir un melon…
C’est vrai que ce n’est pas simple. Commencez à l’oeil : il faut que sa coloration soit uniforme et que son pédoncule se détache. Au toucher, il faut qu’il soit ferme, pas mou, et qu’il pèse. Plus il est lourd plus il est sucré. Vous pouvez aussi le sentir, mais l’odeur n’est pas un gage de qualité : certaines variétés ne sentent pas forcément, mais sont sucrées.
Une fois acheté, vous devez conserver votre melon au frais, l’idéal est entre 8 et 12 degrés. Il peut aussi être mis dans le bac à légumes du réfrigérateur mais pas plus de 6 jours et il faut qu’il soit emballé.
Combien ça coûte un bon melon ?
C’est variable en fonction de la saison. En ce moment vous pouvez en acheter entre un et quatre euros. C’est en tout cas bien loin du prix record atteint par deux melons Yubari, un melon cantaloup cultivé sur l'île de Hokkaido, au Japon et protégé par un label. En mai dernier, ils ont été acheté plus de 3 millions de yens, l’équivalent de plus de 25.000 euros.
Et comment on l’agrémente ?
Le melon se mange nature ou agrémenté de tomates cerises, de dés de fromage, de jambon cru à l’apéritif sous forme de brochettes par exemple. Il se marie très bien à une salade avec des crudités, mais aussi mixé et placé au réfrigérateur pour une soupe glacée avec un peu de basilic ou quelques feuilles de menthe. Ludovic Turac de La Table du Sud à Marseille propose, lui, un Gaspacho de melon et pastis. C’est délicieux. En plat, il peut être grillé à la poêle avec de l’huile d’olive, juste coloré, avant d’être servi pourquoi pas avec un cabillaud. Et puis, il se mange bien sûr en salade de fruits, je vous conseille avec des fraises et des framboises, et un peu de verveine.