Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce jeudi, il s'intéresse à la startup autrichienne Kern Tec qui valorise les noyaux de fruits dans lesquels on trouve des protéines, des minéraux, des fibres et même des acides gras insaturés.
Ce jeudi matin, les noyaux de fruits ont toute votre attention.
Rien n’échappe à cette chronique. Non seulement on va parler de noyaux de fruits, mais on va leur redonner de la valeur. En Europe, 500.000 tonnes de noyaux de fruits sont jetées par l’industrie agroalimentaire chaque année.
Or, dans ces noyaux, on trouve des protéines, des minéraux, des fibres et même des acides gras insaturés... C'est le constat d'une start-up autrichienne baptisée Kern Tec. Elle aurait pu être bretonne, mais non. Son but : valoriser ces déchets pour les réintroduire sur le marché. Une société née suite à des conversations avec les agriculteurs et les transformateurs autrichiens de fruits.
Sauf que dans certains de ces noyaux, on trouve du cyanure.
Ça concerne les abricots, les cerises et les pruniers notamment. Le risque d'empoisonnement est réel en cas d'absorption en très grande quantité. Et ça n’a pas empêché l'entreprise Kern Tec d’utiliser ces trois types de matières premières dans son schéma de production. Son innovation, c’est évidemment sa capacité à extraire le cyanure du noyau pour les transformés en un composé de base utilisable dans les filières alimentaires, sous forme d'huile, de farine, ou d'alternatives pour fabriquer les pendants végétaux aux produits laitiers voire dans les pâtes à tartiner.
Mais cela dépasse l'alimentation.
Ces restes de noyaux, on peut les retrouver dans des poudres cosmétiques ou des granulés abrasifs industriels. Ils sont également utilisés pour devenir des paillis dans les jardins ou du gravier minéral.
Crée en 2019, Kern Tec a d’abord proposé sa solution aux entreprise agro alimentaire notamment, avant de créer sa propre gamme de produits.
La start up a déjà traité avec succès plus de 2.500 tonnes de noyaux de fruits dans son usine de production autrichienne et sa clientèle est désormais mondiale.
Elle attire d’ailleurs les investisseurs.
L’entreprise a levé fin septembre un financement de 12 millions d’euros, la plus grande levée de fonds pour une start up autrichienne de technologie alimentaire. Objectif : améliorer la commercialisation de ses ingrédients dérivés de noyaux de fruits à noyaux.