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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce jeudi, il revient sur Enedis qui lance son premier chantier bas-carbone à Toulouse.

Ce jeudi matin, on part à Toulouse pour visiter un chantier pas comme les autres.
Puisqu’il s’agit du premier chantier bas-carbone d’Enedis. Nous sommes du côté de Toulouse, à Launaguet précisément, chemin Vireben, c’est là que le gestionnaire du réseau électrique, enfouie une ligne basse tension et en déplace deux autres à haute tension.
C’est quoi un chantier bas-carbone ?
C’est un chantier de 1000 mètres de long qui a un objectif annoncé ambitieux. A Launaguet, on veut réduire l’empreinte carbone de 50 %. C’est beaucoup. Une initiative qui a vocation à être généralisée en France d’ici à 2050 pour Enedis.
Qu’est-ce qui produit le plus de CO2 sur ces chantiers ?
La terre. Excaver la terre en créant une tranchée et amener cette terre dans une décharge. Et ensuite, ramener de quoi re-remplir la tranchée avec de la bonne terre. C’est ça qui multiplie l’empreinte carbone de ce type de chantier. L'innovation clé d’Enedis c’est l’utilisation de machines de recyclage des terres excavées sur place.
En gros, au lieu de déplacer de la terre dans de fastidieux allers-retours, ces machines de recyclage installées sur le chantier permettent de traiter et de réutiliser la terre extraite sur place. La machine sépare les matériaux indésirables et produit un matériau de qualité réutilisable sur place. 95% des matériaux excavés sont triés et réutilisés sur place quand même. Sur le chantier toulousain, on parle de 2 500 tonnes de matériaux traitées sans mise en décharge et sans apport de nouveaux matériaux. Les ingénieurs ont sorti leur calculette et ça fait environ 90 trajets en semi-remorque qui disparaissent, les voilà les 50% d’empreinte carbone en moins par rapport à un chantier classique.
Et c’est sans surcoût ?
Alors si. Il peut sembler anodin puisque ces machines entraînent un surcoût de 5 %. Mais quand la facture d’un chantier se compte en centaine de milliers ou en millions d’euros, 5 %, ça va très vite.  De fait, il faut que chaque entreprise partenaire mette la main à la poche.
Ce qui n’empêche pas Enedis de prévoir de multiplier ces chantiers à travers la France dans les mois à venir. 30 chantiers exactement, avec une accélération prévue à partir de 2025.