Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce jeudi, il revient sur le domaine national de Chambord qui fait la chasse au carbone.
C'est l'heure des Initiatives Positives de Jean Zeid, la chronique des innovations au quotidien. Jean, bonjour. Ce matin, c’est le domaine national de Chambord qui fait la chasse au carbone.
Direction la Sologne où s'étend l'immense domaine national de Chambord. Avec ses vastes forêts verdoyantes et ses étangs miroitants, les cerf, les sangliers, bref une scène tout droit sortie d'un conte de fées visité par plus d’un millions de visiteurs en 2022. Sauf que dans cette chronique, même les contes de fées ont un bilan carbone, et cette réserve naturelle entend gérer sa forêt de 5440 hectares clos par un mur d’enceinte de 32 kilomètres, de façon écoresponsable.
Et ce n’était pas déjà le cas ?
Si, mais vous allez voir qu’il y a des différences entre la gérer de manière classique et le faire de manière écoresponsable afin de préserver les 650 espèces végétales de cette forêt classée monument historique depuis 1997. Le projet de Chambord démarrera vraiment en 2025 pour se terminer en 2030. Et pour conduire ce programme, sa direction a choisi la start-up La Belle Forêt qui travaille déjà avec 70 forêts en France. Elle a un modèle : le crédit carbone.
Expliquez nous Jean, ce que sont ces crédits carbone.
C’est un système de bonus/malus mais pensé à l’attention des mauvais élèves, des cancres qui pour “compenser” leurs émissions de gaz à effet de serre vont dépenser des crédits qu'ils échangent avec des entreprises plus vertueuses pour composer. En gros, vous avez le droit de copier mais faut citer le voisin du premier rang pour compenser. L’objectif est clair : faire du site une référence en termes de biodiversité.
Que va faire Chambord concrètement ?
Le domaine va par exemple renoncer aux coupes de bois sur 811 ha afin de laisser vivre la faune et la flore et surtout de séquestrer le carbone. De la capturer grâce à un partenaire d'ingénierie capable de définir la meilleure méthode. Elle pourra vendre ce carbone non émis à des entreprises ayant une obligation réglementaire de baisse de leurs émissions. Chambord qui s’est engagé sur 10 règles fondamentales mesurées selon 60 critères notés de 1 à 3. Ça rigole pas à Chambord.
Exemple de critères, l’interdiction des coupes rases de plus de 1 ha, interdiction des gros travaux, une régénération naturelle diversifiée, le maintien des arbres morts ou d’îlots de sénescence, ce sont des zone volontairement abandonnée pour laisser libre cours à la la nature. Les 150 espèces d’oiseaux du domaine de Chambord apprécieront, on les salue, notamment le balbuzard ou la cigogne noire qui déteste qu’on leur scie leur habitat, on les comprend.