Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce mercredi, il s'intéresse à la start up Muto qui récupère et recycle les décors utilisés dans l'événementiel.
Ce mercredi matin, on parle événementiel et recyclage.
Exposition, congrès, conférences de presse, salon grand public ou professionnel, foires commerciales, séminaires ou ateliers, annonces de produits, tout ça et plus encore, c’est le secteur de l’événementiel. Une branche qui produit beaucoup de panneaux et de mobilier éphémère, c’est quasiment du sur mesure à chaque fois, du sol au plafond pour réaliser les décors. On trouve là du bois, du textile, du plastique et parfois du métal, du plexiglas, etc, etc. Et tout cela produit donc beaucoup de déchets qui finissent généralement en déchetterie. Parfois, pour quelques minutes de défil, ce sont des millions d'euros en décors qui partent en fumée. L’idée de la start up Muto, c’est justement de les récupérer et de les recycler.
Quel type de recyclage propose Muto ?
Son truc, c’est de donner une seconde vie à ces structures. Récemment, pour un salon de la mode à Villepinte en région parisienne, Muto a récupéré entre 4 à 5 tonnes de panneaux en bois, en épicéa pour être précis. Muto a offert une partie de ces 5 tonnes de bois à une entreprise à but d’emploi,; c’est ce qu’on appelle une EBE. Elle emploie 3 menuisiers. Grâce à ces panneaux, cette EBE a pu confectionner des casiers à destination d’une maison d’accueil pour des femmes en grande précarité.
Pourquoi ne pas passer par un recyclage plus traditionnel ?
Pour son fondateur et directeur général, Vincent Raimbault, l’évènementiel mélange les matières, en crée de nouvelles, conçoit du sur mesure, bref, ça rend le recyclage classique difficile. Deuxième point : la mise à la benne coûte peu cher, ce qui fait qu’il est difficile de développer des offres alternatives. Beaucoup d’organisateurs ignorent le prix de ces déchets souvent pris en charge par des prestataires. Il n’y a pas de système pollueur-payeur.
Et surtout, ces décors ne sont pas du tout en fin de vie, ce sont des matériaux neufs, utilisés quelques heures ou quelques mois pour une exposition. Mais c’est tout. Muto mise plutôt sur le réemploi, le recyclage, le vrai, lui attendra, un réemploi soit pour le même usage ou ce qu’on appelle en upcycling, en transformant la matière, sans la détruire et la lui redonnant la valeur du neuf..
Et comment se porte cette jeune société ?
Plutôt bien malgré ce combat à la Don Quichotte. Dans la zone de Sainte-Apolline, à l'ouest de Paris, Muto vient d’inaugurer ses seconds locaux de près 1 000 m² avec 14 salariés à son bord et des activités axées sur le réemploi solidaire, histoire de fêter un deuxième anniversaire sous le signe d’une ambition grandissante.