Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, retour la guerre commerciale de Donald Trump.
Aux armes !
Cette fois c’est la guerre ! Alors peut-être pas celle existentielle que l’on nous promet depuis quelques semaines contre les Russes, mais la guerre commerciale contre les Américains. Et ce matin, Les échos sonnent le Tocsin.
"Trump est passé à l’acte" constate effaré le quotidien économique, qui jusque-là se persuadait que cela n’allait pas
arriver. Mais si ! Il a donc imposé une surtaxe de 25% sur toutes les importations du secteur automobile. "Et c’est un cataclysme pour de nombreux constructeursn y compris américains" écrit Solveig Godeluck.
"Hier, à New York, le cours de General Motors s’est effondré de 8% dans la matinée. Ford et Stellantis moins dépendant du Mexique ont un peu moins perdu. Toyota a plongé mais Tesla dont les véhicules sont 100% américains a en revanche regagné du terrain en bourse".
Trump triomphe, promettant des recettes douanières qui pourraient s’élever jusqu’à 1.000 milliards de dollars en deux ans. Côté canadien, c’est la consternation. "C’est une attaque directe, nous allons défendre nos travailleurs, nous allons défendre nos entreprises nous allons défendre notre pays a déclaré le nouveau Premier ministre".
"Allons-nous battre ou nous déballonner ?"
La grande question est de savoir maintenant ce que vont faire les européens. D’autant que selon le Financial Times, nous n’avons pas tout vu... La semaine prochaine, le négociateur européen s’attend à ce que Washington dévoile en plus de ces 25% sur l’automobile, une taxation à 20% sur toutes les importations européennes.
Alors que vont faire les 27 ? Allons-nous nous battre ou nous déballonner, c’est à dire chercher individuellement à limiter la casse pour notre pré carré. Nous allons voir... Mais à la une de l’opinion, Nicolas Beytout prévient : "Un peu comme sur le front Ukrainien, l’Europe joue là sa survie et son unité. (...) Il ne reste que quelques jours pour trouver, entre loi du
Talion, et négociation la meilleur parade à l’attaque américaine. Et rarement défi aura été aussi intense".
Parce que le patron du quotidien libéral est formel : la déflagration que prépare l’administration américaine va faire
d’immense dégâts. Ce ne sera pas seulement une guerre commerciale mais aussi une guerre monétaire autour du dollar,
une guerre financière autour des bons du trésor américain, une guerre des matières premières avec les proclamations d’annexions. "C’est Donald Trump sans limite", prévient-il.
On avait presque cru que c’était une blague tant cela paraissait énorme, mais non. Donald Trump s’est de nouveau fait menaçant, signale Yves Bourdillon des Echos. "Il nous faut le Groënland", a martelé mercredi le président américain. "Je n’aime pas le dire comme ça mais il va nous falloir en prendre possession pour des raison de sécurité tant défensives qu’offensives". Et du côté de la première ministre danoise, on ne rigole plus du tout. "Il ne fait aucun doute que nous nous trouvons dans une situation difficile", a-t-elle déclaré. Il ne faut pas se faire d’illusion. L’intérêt du président Trump pour le Groënland ne faiblit pas.
Après la guerre contre les Américains, celle contre les Russes. "Paris et Londres prennent la tête du soutien à l’Ukraine", se félicite le Figaro en gros titre. "Il y a désormais clairement un copilotage de l’aide à Kiev par le tandem Paris-Londres". Une mission franco-Britannique doit d’ailleurs se rendre dans les prochains jours en Ukraine.
La question là encore est de savoir ce qu’il est possible de faire sans l’aide des Américains ? Et dans l’éditorial qu’il signe en première page, Philippe Gélie n’est pas très optimiste : "Trump pense effectivement que son intérêt est de se rapprocher de la Russie pour faire pièce à la Chine", écrit-il. A ses yeux, l’Europe des "profiteurs" n’apporte rien aux Etats Unis, qu’ennuis et coûts superflus. "Nous sommes ainsi", conclu Gélie, "comme l’Ukraine, sur une trajectoire de collision avec Washington." En dépit de la myopie de certains européens, qui croient encore faire partie de la même équipe occidentale, "il n’est plus impensable que les deux rives de l’Atlantique se retrouvent dans des camps opposés sur l’échiquier géostratégique".
Des nouvelles de la dette française maintenant... Les comptes publics n’en finissent pas de se détériorer précise encore le Figaro en Une. Selon l’Insee, la dette a encore gonflé de 200 milliards d’euros pour atteindre un nouveau record de 3.305 milliards, soit 113% du PIB.
Mais s’endetter, cela un coût pour la France : 50 milliards l’année dernière. Somme qui pourrait grimper à 124 milliards en 2031, c’est la Cour des comptes qui le dit.
Dans le même temps, on apprend incidemment dans les Echos que pour la 2eme année consécutive, le Portugal a dégagé un excédent et que sa dette publique a nettement reculé. Question : pourquoi ce qui est possible au Portugal ne l’est pas en France ?
A la une également, l’affaire du petit Emile qui continue à faire les gros titres du Parisien Aujourd’hui en France. "Qui a tué Emile ?" interroge le journal en gros titre. Réponse en pages intérieures : On n’en sait rien...
Dans le Parisien, intéressez-vous plutôt à ce papier sur les "haters". dans le monde du tennis : "Haters", une personne qui véhicule la haine et qui pullulent désormais en marge des tournois. Alors parmi leurs cibles préférées des stars comme Swiatek ou Raducanu explique Eric Bruna. Mais pas seulement. Le journal a recueilli le témoignage de Jessika Ponchet. Cette Française, 153ème mondiale déclare : "Ca devient notre quotidien, on se fait insulter et on reçoit des menaces du matin au soir... Que je gagne ou que je perde je ne peux pas faire un match sans avoir une vingtaine de message sur les différents réseaux. (...) On reçoit des vagues de haines dès que l’on sort du court."
A propos de réseaux sociaux... Les Echos nous annonce l’arrivée de TikTok Shop. Il ne manquait plus que ça !
Vous prenez un réseau social fréquenté essentiellement par les gamins. Vous rajoutez un service commercial qui va les inciter a acheter des tas de trucs indispensables. Et on s’attend à ce que cela génère 1.000 milliards de revenus d’ici à 2028. Reste à savoir si c’est vraiment un progrès ? Poser la question, c’est déjà y répondre...
C’est un chanteur qui dit non, non, non, non.... On va terminer non pas avec une nouveauté, mais avec un chanteur au parfum un peu vintage...
Michel Polnareff est de retour. A 81 ans, il a quitté sa Californie pour une tournée qui démarre la semaine prochaine à Londres. Léna Lutaud et Olivier Nuc du Figaro ont rencontré l’octogénaire à lunette noires. Et cela donne une double page quand même assez baroque. La photo du bonhomme fatigué assis dans un grand fauteuil, perdu dans un immense salon vide, chapeau de cow boy bleu sur la tête dit tout. Alors vous lirez quand même ces confidences sur la vie sur sa
carrière et même sur la politique internationale. "Vous croyez qu’il y a une pénurie d’œufs aux Etats-Unis et qu’on
demande à l’Europe de nous en livrer ? C’est n’importe quoi", dit-il. "C’est insensé cette situation inventée en Europe sur l’Amérique de Trump ! Trump, il me plait."
Voilà c’est dit. Comme quoi le président américain ne pourra pas dire que de ce côté-ci de l’Atlantique tout le monde est contre lui.