Tous les week-ends, à 6h51 et 8h20, évasion touristique et gastronomique avec Vanessa Zhâ et Olivier Poels. Ils nous font découvrir quelques pépites du patrimoine, et des bons plans en France et à l'étranger. De quoi vous faire voyager !
Vanessa, on part dans l’Essonne à Yerres.
Pour une parenthèse au vert chez le peintre Caillebotte. Enfin une parenthèse, 11 hectares tout de même ! C’est le site impressionniste le plus proche de Paris. On peut se glisser dans ses toiles in situ, en grandeur nature. C’est là qu’il a trouvé l’inspiration pour peindre une centaine de tableaux. Vous voyez ces fameux canotiers qui descendent à la force des bras une rivière ombragée ? C’est lui ! Cette rivière, c'est la rivière de Yerres qui passe sur la propriété. Et ce qu’il y a de magique, c'est que l'embarcadère en bois qu'il avait fait construire est toujours plantée là. Aux beaux jours, vous vous pouvez louer un canoë ou une barque. Tout le domaine est bucolique et inspirant. C’est ce qui l’a poussé, lui aussi, à prendre les pinceaux. Au départ, c'était juste le mécène des impressionnistes Renoir, Degas…
Il ressemble à quoi ce domaine ?
C'est un parc à l'anglaise : grande pelouse, bosquets, parsemé de "fabriques" très à la mode au 19ᵉ. Ces petits édifices qui viennent décorer la nature : un petit kiosque à l'orientale, une chapelle, une orangerie, un chalet suisse qui servait de laiterie. Il y a même une glacière : on creusait dans la roche une cavité et l’hiver, on la remplissait de glace, récupérée sur le canal, et de foin. C'est donc l’ancêtre du réfrigérateur ! Il y a aussi un potager : Caillebotte en était fan et vous aussi, vous allez l’être ! 1.700 m² de courges, fraises des bois, tomates, d’aromates : c’est une association qui l’entretient ! Allez-y le samedi, c'est chouette : vous voyez les jardiniers travailler. C’est l’occasion de parler avec eux. Et de gouter quelques petites choses.
Caillebotte, il vivait où sur le domaine ?
Pas dans son chalet suisse au milieu de la laiterie. Aujourd’hui, c’est le restaurant et le salon de thé. Il vivait dans le sublime casin style restauration. Ce casin, il se visite. J’adore la salle de billard, mais aussi son atelier dans lequel sont organisées des expositions. Comme à la Ferme d’ornée, qui est devenue aujourd’hui un centre d’art et d’exposition pour des artistes internationaux.
On dort où ?
Dans le charme : le château du Marechal de saxe.
La Fiche Pratique
La propriété Caillebotte à Yerres en Essonne : https://www.maisoncaillebotte.fr/
Le restaurant "Le chalet du Parc" dans le chalet suisse.
Un conseil supplémentaire de balade : aller faire un tour dans la forêt de Senart à quelques kilomètres pour vous aérer les poumons : Eugène Delacroix et Alphonse Daudet venaient y trouver leur inspiration.
Hébergement de charme : le château du Marechal de saxe : https://chateau-du-marechal-de-saxe.iledefrance-hotel.com/fr/
CLAIRETTE DE DIE
Connaissez-vous cette boisson qui eût son heure de gloire avant de tomber un peu dans l’oubli et de refaire son apparition.
Il s’agit d’un vin pétillant dont le principe d’élaboration est différent de celui du Champagne. En effet, pour réaliser de la Clairette, une seule fermentation suffit (deux pour le crémant et la Champagne). Je vous emmène donc dans le Diois, au sud-est de Valence, aux pieds des Alpes.
On y produit un vin pétillant depuis 2000 ans qui serait né, selon la légende (j’adore ces vieilles histoires), de manière inopinée.
On raconte que les habitants du coin que l’on nommait des Voconces, un peuple gaulois avec placé des jarres de vin dans la rivière durant l’hiver, et que, en récupérant au printemps, ils ont dégusté un vin légèrement sucré et pétillant.
Que s’est-il passé ? Le processus de fermentation qui transforme le sucre en alcool dégage aussi du CO2. Pline l’Ancien évoque dans ses écrits ce breuvage. Aujourd’hui, on procède encore de la même manière pour l’élaborer, ce qui est reconnu depuis 1971 comme la "méthode dioise ancestrale". Les vins sont protégés par une AOP depuis 1942.
Deux cépages sont utilisés pour l’élaborer : le muscat (majoritaire – 75% de l’assemblage) et la clairette blanche. Dégustation : le vin est doux et peu alcoolisé (8°).
Dans la région, on produit aussi du crémant et des vins tranquilles. C’est une production assez confidentielle : 10 millions de bouteilles. Le premier producteur est Jaillance, la coopérative qui décline différentes cuvées.