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Mayotte : Emmanuel Macron attendu jeudi sur l'archipel dévasté

Europe 1 avec AFP . 5 min
Emmanuel Macron sera jeudi à Mayotte.
Emmanuel Macron sera jeudi à Mayotte. AFP / © Laurent Cipriani / POOL / AFP

Emmanuel Macron va se rendre jeudi sur l'archipel de Mayotte, dévasté par le passage meurtrier du cyclone Chido et menacé par une crise sanitaire. Le nouveau Premier ministre François Bayrou a fait état d'au moins une vingtaine de morts. Suivez notre direct.

À Mayotte, un couvre-feu est instauré dès mardi soir de 22h à 4h du matin, après le passage dévastateur et meurtrier du cyclone Chido, une "tragédie" pour Emmanuel Macron qui a annoncé qu'il se rendrait dans l'archipel "dans les prochains jours". Ce couvre-feu est mis en place pour des raisons de sécurité, afin d'éviter les pillages, trois jours après le passage de ce cyclone, dans l'archipel meurtri qui est en manque de tout et où les habitants s'alarment d'une situation sanitaire qui se dégrade.

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"Face à cette tragédie qui bouleverse chacun de nous, je décréterai un deuil national", a dit sur X lundi soir après une réunion gouvernementale de crise le chef de l'État qui ira "dans les prochains jours" sur place "en soutien" à la population et à toutes les personnes mobilisées.

Les informations à retenir : 

  • Un couvre-feu est instauré dès ce mardi soir entre 22 heures et 4 heures du matin à Mayotte
  • Le premier bilan fait état d'au moins 21 victimes
  • Une vingtaine de patients "en situation urgente" ont été envoyés vers La Réunion 
  • François Bayrou appelle à la solidarité nationale et indique qu'une "vingtaine de morts" sur l'île mais le bilan "n'est pas encore établi"
  • Emmanuel Macron se rendra jeudi à Mayotte

Un paysage dévasté

Un paysage de désolation. Sur place, les habitants se confient au micro de Wilfried Devillers, envoyé spécial d'Europe 1 à Mayotte. En regardant ce qu'il reste du bidonville de La Vigie, un homme livre que "c'est horrible". "Ca n'a pas été facile" de se voir "mourir avec la famille comme ça". Mais le Mahorais retient que "l'essentiel" est d'être encore en vie aujourd'hui. 

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Mohammed, un autre habitant, se souvient des heures de terreur qu'il a vécues samedi matin avec sa femme et ses enfants. Il décrit les rafales qui étaient violentes, "les voitures qui ont volé", les arbres déracinés avec "aucun cocotier qui n'a résisté". Lui qui a perdu sa maison, attend maintenant avec impatience l'arrivée des premières rations de nourriture.

Macron attendu jeudi à Mayotte

En marge d'un déplacement à Lyon, le président Emmanuel Macron a fait savoir qu'il comptait se rendre sur place "dans les prochaines heures", sans préciser, dans un agenda ponctué d'obligations internationales, quand il arriverait effectivement à Mayotte. L'Élysée indique que le chef de l'État se rendra sur l'archipel jeudi.

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"Une vingtaine de morts" avérés mais le bilan "n'est pas encore établi", indique François Bayrou

"Une vingtaine de morts" ont été recensés à Mayotte mais "le bilan" pour l'instant "n'est pas encore établi", a déclaré François Bayrou mardi devant l'Assemblée nationale.

Devant les députés, le Premier ministre a également évoqué "200 blessés graves" et "1.500 blessés qui sont en urgence relative". Le préfet de Mayotte a évoqué "certainement plusieurs centaines" de victimes, peut-être "quelques milliers" après le passage du cyclone Chido.

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Plus de 200 volontaires de la Croix-Rouge pourraient avoir disparu après Chido

Selon des sources officielles, plus de 200 volontaires de la Croix-Rouge pourraient avoir disparu après le cyclone Chido.

Le cyclone Chido a tué au moins 34 personnes au Mozambique

Le cyclone Chido a tué au moins 34 personnes au Mozambique, a annoncé mardi l'Institut national mozambicain de gestion des risques et désastres.

Le cyclone, qui avait ravagé samedi l'archipel français de Mayotte, a ensuite frappé dimanche la province mozambicaine de Cabo Delgado, où 28 personnes ont été tuées, selon l'institut. Trois autres sont mortes dans la province de Nampula et trois autres dans celle de Niassa, à l'intérieur des terres, a-t-il ajouté. 

Au moins 21 morts

Pour l'heure, le bilan officiel s'élève à 21 morts à l'hôpital et le préfet local a mis sur pied une "mission de recherche des morts". Mais les autorités redoutent "plusieurs centaines" de morts, peut-être même "quelques milliers" dans ce territoire et département le plus pauvre de France. "Le bilan sera lourd, trop lourd", a prédit lundi le ministre démissionnaire de l'Intérieur Bruno Retailleau.

Le décompte est d'autant plus compliqué que Mayotte est une terre de forte tradition musulmane et que, selon les rites de l'islam, de nombreux défunts ont vraisemblablement été enterrés dans les 24 heures.

"L'île est totalement dévastée" a déclaré Bruno Retailleau à La Réunion lundi soir, au retour d'un déplacement à Mayotte, précisant que "70% des habitants ont été gravement touchés". Le ministre a annoncé l'arrivée "dans les prochains jours" de 400 gendarmes supplémentaires pour prêter main forte aux 1.600 gendarmes et policiers présents sur l'archipel, tout en précisant qu'il n'y avait "pas eu vraiment de pillage".

Le cyclone, le plus intense qu'ait connu Mayotte depuis 90 ans, a ravagé samedi le territoire de l'océan Indien, où environ un tiers de la population vit dans de l'habitat précaire, totalement détruit. Chido a probablement été favorisé par des eaux de surface proches de 30°C, ce qui fournit plus d'énergie aux tempêtes, un phénomène de réchauffement climatique déjà observé ailleurs cet automne.

La crise sanitaire guette l'île, des patients évacués vers La Réunion

Trois jours après la catastrophe, la priorité est d'assurer les "besoins vitaux" des habitants en eau et en nourriture, a insisté lundi Bruno Retailleau. "On commence à manquer d'eau. Il nous reste quelques bouteilles mais il n'y a quasiment plus de stocks dans les magasins", s'inquiète auprès de l'AFP Antoy Abdallah, 34 ans, habitant de Tsoundzou.

"On risque une crise sanitaire", a alerté Ben Issa Ousseni, le président du Conseil départemental sur la chaîne Mayotte la 1ère. Sur l'archipel, premier désert médical de France, l'unique hôpital, très endommagé, "reprend progressivement son activité" et sera soutenu par un hôpital de campagne dès jeudi, a indiqué Bruno Retailleau.

Lundi, 25 premiers patients "en situation urgente" ont été évacués vers La Réunion. Autre priorité des autorités, l'envoi de tentes et de bâches pour rétablir des habitats, totalement détruits ou dont la toiture a été arrachée par des rafales de vent qui ont atteint plus de 220 km/h. Selon la Croix-Rouge française, 20 tonnes de matériel sont en cours d'acheminement.

François Bayrou appelle à la solidarité nationale

Face à l'urgence, le nouveau Premier ministre François Bayrou a appelé à la "solidarité nationale" lundi soir, depuis son conseil municipal à Pau. Un déplacement au détriment de la réunion à Paris de la cellule de crise qui a suscité de vives critiques. Mardi, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a affirmé qu'elle aurait "préféré que le Premier ministre prenne l'avion pour Mayotte".

La solidarité s'organise déjà sur le terrain malgré des conditions dégradées, alors qu'une grande partie de l'archipel est toujours privée d'électricité, de réseau mobile et d'internet. Les secours cherchent toujours des sinistrés et s'attendent à trouver de nombreuses victimes dans les décombres des bidonvilles, très peuplés, notamment dans les hauteurs de Mamoudzou, la capitale ayant appelé lundi ses habitants majeurs et en "bonne condition physique" à "renforcer les équipes sur le terrain".

Selon Florent Vallée, de la Croix-Rouge française, "des familles entières" et "beaucoup d'enfants mineurs seuls" et "délaissés" vivent dans les bangas, ces petites maisons traditionnelles désormais détruites. "La priorité aujourd'hui, c'est l'eau et la nourriture. Il faut à tout prix qu'on puisse éviter qu'il y ait la faim après cette crise d'une intensité incroyable", a assuré mardi matin sur RFI le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila.

Les appels à la solidarité et les minutes de silence se sont multipliés en France et à l'étranger lundi, les Etats-Unis indiquant être prêts à "offrir une aide humanitaire appropriée".