Jeudi soir, Jean-Pierre Elkabbach sera sur Europe 1 et France 2 pour le débat décisif de la primaire de la droite et du centre, organisé à trois jours du premier tour. Invité de la Social Room mercredi matin, le journaliste d’Europe 1 a répondu aux questions des auditeurs de la station. Voici l’essentiel de ces déclarations :
Sur l’enjeu du débat :
"Cette fois, c’est l’avenir du pays ! Il ne s’agit pas d’une primaire pour désigner un ministre de l’Economie, des Finances ou de la Santé : c’est le choix d’un ou d’une Président(e) peut-être ! Ce Président, même s’il ne reste que cinq ans à l’Elysée, devra prendre des décisions pour les années 2020, 2030, un horizon pour les Français."
"Nous sommes à trois jours du vote, et rarement, sauf au moment d’une présidentielle, j'ai vu autant de passion se créer, monter, comme depuis une dizaine de jours. L’incertitude s'accroît, on voit les électeurs bouger et se concentrer vers les 3 ou 4 personnages-clés de l’élection".
Sur la préparation du débat, avec les équipes de France 2 et la Presse quotidienne régionale :
"Nous avons commencé un peu tard, à cause des élections américaines. Nous nous sommes vus à plusieurs reprises, nous allons nous revoir aujourd'hui et demain. Nous allons préparer des questions brèves, précises, qui essaient de départager les adversaires de la primaire. La difficulté est de donner à chacun d’eux la possibilité d’expliquer sa vision et de montrer ce qui le distingue du voisin".
Le plateau et le conducteur :
Jean-Pierre Elkabbach a présenté le plan du plateau de jeudi soir. De gauche à droite : Jean-François Copé, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-Frédéric Poisson, François Fillon et Bruno Le Maire. Le débat commencera par une question à François Fillon et terminera sur une intervention de Nathalie Kosciusko-Morizet.
En fin d’émission, il y aura 20 minutes de débat entre eux, pour “qu’ils puissent se parler en toute liberté”, sans avoir à respecter un temps limité pour intervenir.
David Pujadas commencera avec une présentation. Jean-Pierre Elkabbach interviendra sur les questions internationales, avant de céder la parole à Nathalie St. Cricq pour des questions sur la société (éducation, migrants, islam, laïcité…) Hervé Bride, de la Voix du Nord, interviendra sur la réforme territoriale, les collectivités locales, la réforme des régions. Jean-Pierre Elkabbach reviendra ensuite pour le débat final.
Sur François Fillon, qui remonte dans les sondages :
“S’il reste tel qu’il était, il restera calme et ferme, capable de maintenir ses idées. Dès le début, j’ai pensé qu’il était sous-évalué. Il a été ferme et carré dans ses débats, il a répondu avec calme à des provocations. C’est ce qui a dû plaire : la franchise et le cran, malgré les polémiques. Je crois qu’il fera son chemin : il a face à lui la sagesse offensive d’Alain Juppé, et en même temps le tempérament explosif, l'énergie et l’expérience de Nicolas Sarkozy.”
Sur Emmanuel Macron, désormais candidat pour 2017 :
“On en parlera un peu, mais il ne faut pas être prisonnier des faits importants ou même des petits faits de la journée ! Il peut prendre des voix à la droite comme à la gauche. Je pense qu’il y aura beaucoup de “tailleurs” demain : ils vont faire du Dior, du Lanvin, ils vont tous lui tailler un costume. Mais ce n’est pas l’essentiel : l’essentiel c’est peut-être le monde après l’élection de Donald Trump, les rapports avec la Chine, la guerre en Syrie, en Irak, tout ce à quoi Europe 1, avec Gwendoline Debono et Didier François, s’intéresse. On a essayé en tout cas de ne pas revenir sur les sujets des débats précédents. Nous voulons apporter quelque chose d’original.”
Est-ce qu’un débat peut faire une victoire ?
“Non. Souvent on croit qu’il suffit de posséder ou d’être le pouvoir, d’avoir la mainmise sur la télévision, pour gagner sa place, maintenir son pouvoir. L’Histoire démontre que ce n’est pas la vérité”.
Jean-Pierre Elkabbach a-t-il peur, à 24 heures du direct :
“Oui ! Il y a, à chaque émission, une tension, une pression. C’est un mélange de plaisir et d’exaltation de faire quelque chose d’important et en direct, et en même temps une sorte de peur. Quelle que soit notre expérience ! Il y a un tel enjeu. De là sortira peut-être celui qui sera Président de la République, celui qui fera la campagne présidentielle en trouvant sur son chemin Marine Le Pen et un adversaire socialiste.”