Une centaine de policiers qui examinent toutes les pistes, deux juges d'instruction pratiquement à temps plein sur cette affaire, mais la tuerie de Chevaline reste toujours un épais mystère. Qui a tué trois membres d'une famille britannique, d'origine irakienne, et un cycliste français en pleine forêt, à quelques kilomètres du lac d'Annecy ? Europe1.fr fait le point sur l'enquête, trois mois après la tuerie.
Le scénario reconstitué. Tout se serait passé en moins de vingt minutes. Le tueur aurait d'abord tiré sur le cycliste, puis sur le père de famille, Saad al-Hilli et sa fille de 7 ans, Zaina. Blessé, mais vivant, Saad al-Hilli aurait couru se réfugier dans sa voiture. Mais, paniqué et sous les balles du tireur, il ne serait pas parvenu à effectuer sa manoeuvre pour partir. Le tueur en aurait profité pour abattre de deux balles dans la tête Saad al-Hilli, son épouse et sa belle-mère. Il aurait également frappé Zaina au visage avec la crosse de son arme. La fillette a finalement eu la vie sauve, tout comme sa soeur de 4 ans qui s'était cachée sous les jupes de sa mère.
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Les analyses balistiques et les expertises réalisées sur les fragments d'arme retrouvés sur la scène de crime ont par ailleurs permis aux enquêteurs d'établir que le tueur a utilisé un Luger P06, en cours dans l'armée suisse dans les années 1920 à 1930.
Les différentes pistes. Les enquêteurs se sont d'abord focalisés sur trois axes : le métier du père de famille - un informaticien qui travaillait comme consultant dans l'industrie aéronautique et spatiale -, l'Irak - dont est originaire Saad al-Hilli - et la famille al-Hilli.
Les deux premières n'ont rien donné pour le moment. Les juges d'instruction ont fait parvenir une commission rogatoire internationale à leurs homologues irakiens. Ils veulent en savoir plus sur les conditions dans lesquelles le père de Saad al-Hilli a quitté l'Irak dans les années 1980 et sur l'origine de son patrimoine (un million d'euro placé sur un compte en Suisse).
La piste du différend familial, entre le père de famille et son frère, à propos de l'héritage de leur père, n'est pas non plus privilégiée. Une tentative de fraude sur le compte suisse a relancé les recherches, qui ne semblent finalement pas aboutir.
Une quatrième hypothèse, évoquée dès le début de l'enquête, ressort ces derniers jours à la faveur du peu de résultats des autres théories : celle d'un tueur fou. L'absence de mobile identifié, l'extrême violence du crime et le grand nombre de munitions retrouvées sur les lieux de la tuerie - qui écarte le profil du tueur professionnel - rendent cette piste crédible aux yeux des enquêteurs. Les policiers recherchent donc un déséquilibré collectionneur d'armes. Ils analysent près de 1.000 profils qui pourraient correspondre.