Du rififi chez les commissaires de police après un coup de piston

© AFP
  • Copié
Guillaume Biet avec
Dernier de sa promotion à l'Ecole nationale supérieure de police, un jeune commissaire a eu toute la liberté de choisir son affection, un poste créé pour lui.

C'est une affaire de passe-droit qui fait grincer des dents chez les commissaires de police. Alors que la 65e promotion de commissaires s'apprête à quitter l'Ecole nationale supérieure de police (ENSP) de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, dans le Rhône, l'un des leurs a en effet bénéficié d'un sacré coup de piston. Ce jeune commissaire a beau être bon dernier de la promotion, il a obtenu une affectation sur mesure, spécialement créée pour lui dans son île d'origine : la Nouvelle Calédonie, dénonce un syndicat.

Dernier de la promo, premier sur l’affection. Tout s'est joué jeudi dans l’amphithéâtre de l'école des commissaires. Comme le veut la tradition, le meilleur de la promotion, puis, le deuxième, puis le troisième, se lèvent à tour de rôle et annoncent le poste qu'ils ont choisi sur la liste disponible. Mais cette fois, le dernier de la promo, lui, savait déjà où il serait affecté. Grâce à des appuis haut placés, un poste a été spécialement créé pour lui à Nouméa, afin qu'il puisse vivre et travailler sur son île d'origine.  

"Beaucoup de collègues d’outre-mer n’ont pas eu cette chance".  Jean-Paul Mégret, secrétaire national du syndicat indépendant des commissaires, dénonce un véritable passe-droit. "Quel que soit son classement, il avait l’assurance d’avoir le poste qu’il souhaiterait pour être auprès des siens dans un domaine qu’il souhaitait", déplore-t-il au micro d’Europe 1. Pour le syndicaliste, ce commissaire peut ainsi "faire l’ensemble de sa carrière sur une île où les commissaires de police ne font qu’un petit passage compte tenu du faible nombre de postes qu’il peut y avoir sur place". Ce qui me gêne énormément c’est que l’on a énormément de collègues des départements d’outre-mer qui, eux, n’ont jamais eu cette chance", regrette-t-il.  

Des aspirants dissuadés de postuler ? De son côté, la direction générale de la police assure officiellement que les règles ont été respectées : n'importe quel jeune commissaire aurait pu très bien pu demander et obtenir ce poste. Mais en coulisses, les futurs commissaires savaient tous que la place était déjà prise.  Et d'après le syndicat, certains avaient même été gentiment dissuadés de postuler.