L'INFO. Jérôme Kerviel a quitté lundi matin la prison la prison de Fleury-Mérogis, dans l'Essonne, pour finir sa peine sous bracelet électronique. L'ancien trader avait été définitivement condamné à cinq ans d'emprisonnement, dont trois ferme, pour avoir causé 4,9 milliards de pertes à la Société générale.
"Super heureux". Vêtu d'un petit blouson noir, il doit aller se faire poser un bracelet électronique, qui permettra aux services pénitentiaires de vérifier qu'il respecte bien ses horaires de sortie, et qu'il devra porter jusqu'en juin 2015. "Je suis super heureux de sortir aujourd'hui, cela va être plus facile pour moi, mes proches, pour travailler sur le dossier", a déclaré Jérôme Kerviel.
"C'est toujours mieux que d'être enfermé dans 9 mètres carrés", a souligné l'ancien trader, qui s'est rendu dans la foulée dans une antenne parisienne du service d'insertion et de probation (Spip) pour se faire poser le fameux bracelet
#Kerviel quitte le SPIP équipé de son bracelet électronique. pic.twitter.com/TEOtpaZ4CR— Noemie Schulz (@noemieschulz) September 8, 2014
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Cinq mois en détention. Jérôme Kerviel aura donc passé un peu plus de 150 jours, soit près de cinq mois, en détention. Contre l'avis du parquet, il avait obtenu un aménagement de sa peine et une libération sous bracelet électronique. Un boîtier de contrôle sera installé à son domicile, et permettra aux services pénitentiaires de vérifier qu'il respecte bien ses horaires de sortie, puisque le condamné reste techniquement "sous-écrou".
Consultant dans une entreprise de conseil. Jérôme Kerviel travaillera comme consultant dans une entreprise de conseil en systèmes et logiciels informatiques, où il avait déjà travaillé entre 2008 et 2010. Il pourra sortir de 7h à 20h30 du lundi au vendredi, et aura droit à une liberté totale de mouvement les week-end et jours fériés. Il va ainsi "reprendre le cours d'une vie tout à fait normale" selon son avocat, Me David Koubbi.
Jusqu'en juin 2015. L'ancien trader sera tenu de conserver son bracelet électronique jusqu'au 26 juin 2015, date à laquelle il pourra bénéficier, s'il n'y a eu aucun incident, d'une mesure de libération conditionnelle, selon une source judiciaire.
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La défense de l'ex-trader avait appuyé sa demande d'aménagement sur le fait qu'une fois déduites sa détention provisoire et les remises de peines automatiques, il pouvait solliciter en juillet 2015, soit à la moitié de sa peine, une libération conditionnelle. Or, le code de procédure pénale prévoit qu'une mesure d'aménagement de peine "peut être exécutée un an avant" la mi-peine. Le juge d'application des peines avait donné son feu vert début août, mais le parquet avait immédiatement fait appel. Finalement, la cour d'appel de Paris avait donné son feu vert jeudi.
La volte-face de Jérôme Kerviel. Durant son parcours judiciaire, l'ex-trader a reconnu une part de responsabilité avant de se présenter comme la victime d'un système, accusant la Société générale de machination et la justice de partialité. Soutenu par des hommes d'église, il a mené avant son incarcération un périple ultra-médiatisé en Italie, après avoir croisé le pape François lors d'une "audience générale" à Rome.
Jérôme Kerviel s'est également attiré la sympathie de Jean-Luc Mélenchon, qui s'est félicité lundi de la libération de l'ex-trader. Mais le candidat du Front de Gauche à l'élection présidentielle de 2012 estime que "le combat pour la vérité et la justice continue", face à "l'oligarchie financière".
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Un long feuilleton judiciaire. En mars, la Cour de cassation, plus haute instance judiciaire française, avait confirmé sa peine de prison, mais annulé les 4,9 milliards de dommages et intérêts auxquels Kerviel avait été condamné, estimant que les "négligences" de la banque avaient concouru à "la fraude et à ses conséquences financières". Ce volet sera prochainement rejugé devant la cour d'appel de Versailles.
Jérôme Kerviel contre-attaque. Une information judiciaire a par ailleurs été ouverte à Paris pour escroquerie au jugement et faux et usage de faux, en lien avec des plaintes de Jérôme Kerviel, qui accuse la Société générale d'avoir aggravé après son départ les pertes qui lui ont été imputées.