Sur Internet, il était beau, musclé et bronzé. Mais derrière l’image de play-boy se cachait un sexagénaire bedonnant au crâne dégarni. L’homme utilisait la photo d’un mannequin afin de séduire des femmes sur des sites de rencontres. Et ce beau-parleur, qui était en contact avec plus de 300 femmes à travers la France, aurait réussi à en piéger quatre, rapporte le Parisien. Il a été mis en examen en mars dernier pour "viols par surprise".
Playboy et gentlemen, il patiente deux mois. Sur Internet, Anthony Laroche est architecte à Monaco. Le bel homme pose en blouson d’aviateur. Et le séducteur a du bagou et surtout de la patience. L’une de ses victimes, Leila, 34 ans, a discuté avec lui pendant deux mois lors de conversations enflammées par téléphone. "Pendant ces deux mois, on avait des discussions semblables à celles d’un couple. Il y avait des jours où je ne pouvais pas l’appeler : il me disait qu’il voulait entendre ma voix et que je lui manquais. Il m’appelait ma puce, ma chérie, comme dans un couple normal", confie-t-elle au micro d’Europe 1.
Écoutez le témoignage de Leïla :
"il a mis en place un scénario à la 50 nuances de Grey ". "Il m’a dit plusieurs fois que notre rencontre aurait lieu le jour où il me sentirait prête. Parce qu’il voulait une rencontre un peu particulière : il a mis en place un scénario à la 50 nuances de Grey", se souvient Leila. "Quand je suis arrivée chez lui, tout était dans le noir à part la salle de bain dans laquelle je me suis préparée. Il m’a demandé de mettre un bandeau sur mes yeux. Il est ensuite venu me chercher et on est allés dans sa chambre", raconte-t-elle.
"Là il m’a attaché les mains et à partir de ce moment-là je ne pouvais ni le voir ni le toucher. Et à la fin, quand j’ai enlevé le bandeau, il a alors éteint la lumière. C’est alors qu’à sa silhouette, dans le noir, que j’ai compris que ce n’était pas lui parce qu’il n’avait pas du tout une silhouette athlétique", poursuit la jeune femme.
"Je n’ai jamais donné mon consentement à cet homme-là". Aujourd’hui Leila dit se sentir "salie". "J’ai été manipulée. Et j’insiste sur le terme de viol. Parce que pour moi, c’est un viol. A cet homme-là, je n’ai jamais donné mon consentement. Il l’a pris sans me le demander", regrette-elle. A ceux qui pourraient pointer une certaine naïveté de sa part, Leila répond sans détour. "Ce n’est pas de la naïveté, c’est de la manipulation". Poursuivi pour viols, le faux playboy, âgé de 68 ans, risque 15 ans de prison. Car la surprise est l’une des circonstances qui qualifient le viol dans le droit pénal.