Ce n'est pas la facette la plus glorieuse du rap qu'ont montré Booba et Kaaris mercredi, en se battant, avec leurs clans, en plein milieu du hall 1 de l'aéroport d'Orly. Les deux rappeurs se sont échangé coups de poings et coups de pieds au beau milieu des boutiques de duty-free, s'armant même de bouteilles de parfum. La bataille a fait deux blessés légers et Booba et Kaaris ont été placés en garde à vue avec douze de leurs proches (sept dans le clan du premier et cinq dans celui du second). Comme dans une cour d'école, les deux parties se renvoient la balle.
"Ils ont cherché à encercler Booba". Pour l'avocat de Booba, Yann Le Bras, joint par Europe 1, c'est Kaaris qui a commencé. "Très clairement, et avec l'appui de plusieurs vidéos, on voit que la prise à partie, sans le moindre échange de mots, débute par le groupe de Kaaris qui cherche à bloquer et à encercler mon client, puis à frapper avec des objets qui sont sans doute des bouteilles", assure-t-il. "Ils se sont mis en ligne, ils ont cherché à les contourner puis à encercler Booba et un premier coup est porté au niveau de sa tête. Mon client est dépité", précise Yan Le Braz.
"La responsabilité n'est pas du côté de Kaaris". Ligne de défense identique du côté de son adversaire. "On le voit sur les vidéos : Kaaris n'est absolument pas à l'origine, ni le vecteur de cette altercation", soutient son avocat Yacine Yakouti, au micro d'Europe 1. "Vous avez des personnes qui se mettent à plusieurs pour attaquer, qui utilisent des bouteilles pour asséner des coups derrière la tête. Tout cela n'est pas sérieux et je reste convaincu d'une chose : la justice fera toute la lumière et déterminera la responsabilité des uns et des autres. Mais elle ne sera certainement pas du côté de Kaaris et de son équipe", martèle l'avocat.
Booba et Kaaris, Élie Yaffa et Okou Armand Gnakouri de leurs vrais noms, se sont croisés mercredi en milieu d'après-midi à l'aéroport d'Orly. Ils se rendaient tous les deux à Barcelone pour des showcases distincts, au Palace pour Booba, au Shôko pour Kaaris. Jadis proches l'un de l'autre (le premier avait pris le second sous son aile) jusqu'à partager un morceau (Kalash, en 2012), les deux rappeurs sont en froid depuis quelques années. Booba accuse notamment son ancien protégé de ne pas l'avoir soutenu publiquement quand il se "clashait" avec un autre rappeur, La Fouine. La guerre froide que Booba et Kaaris se livraient jusqu'ici sur les réseaux sociaux est brutalement devenue très chaude mercredi à Orly.
Possible confrontation. Les rappeurs et des proches qui ont participé à la rixe - quatorze personnes au total - ont été placées en garde à vue pour violences volontaires dans les locaux de la Police aux frontières (PAF), chargée de l'enquête. Elles ont passé la nuit en garde à vue, a indiqué le parquet. Deux d'entre elles ont été mises hors de cause et relâchées jeudi matin, a-t-il précisé.