Les tarifs de Bygmalion et de ses sous-traitants durant la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 ne font pas apparaître d'anomalies importantes, selon une expertise qui contredit la thèse des surfacturations défendue dans le camp de l'ancien chef de l'Etat, selon des sources proches du dossier.
Fausses factures. Cette expertise datée de lundi a été notifiée dans l'enquête sur un vaste système de fausses factures ayant permis d'imputer à l'UMP quelque 18,5 millions d'euros de dépenses de meetings qui auraient dû figurer au compte de campagne du candidat. Des responsables de la société événementielle Bygmalion ont reconnu avoir participé à cette fraude, mais à la demande de l'UMP, pour que le plafond des dépenses autorisées ne soit pas explosé. Ils assurent que leurs prestations étaient réelles et au prix du marché.
La thèse de Lambert démentie. Les conclusions de l'expertise n'accréditent pas la thèse selon laquelle Bygmalion aurait lourdement chargé l'addition pour s'enrichir sur le dos de la campagne de Nicolas Sarkozy. Une thèse soulevée dans leurs auditions par l'ancien directeur de la campagne, Guillaume Lambert, et par le candidat lui-même.
"Taux de marge de 25,5%". L'expert devait comparer la marge réalisée par Event and Cie et les prix facturés par ses sous-traitants avec des sociétés du même secteur. D'après lui, Event and Cie a réalisé en 2012 un "taux de marge sur coûts externes de 25,5%", contre une moyenne de 26% chez huit autres agences. Les trois sous-traitants passés à la loupe ont-ils pratiqué des prix prohibitifs ? Sur ce point, l'expert note qu'"un contrôle sur pièce ne permet pas, ou (...) qu'imparfaitement, de s'assurer de la réalité des prestations fournies".