C'était l'un des moments les plus attendus du procès Bygmalion : l'audition mercredi, en tant que témoin, de Jean-François Copé, l'ancien patron de l'UMP. Celui-ci a toujours assuré qu'il n'avait rien su de la fraude ayant permis à Nicolas Sarkozy d'exploser le plafond des frais de sa campagne présidentielle de 2012. À la barre, Jean-François Copé s'est de nouveau présenté comme le bouc émissaire de cette affaire.
Dans la bouche de Jean-François Copé, de plus en plus prolixe au fil des questions, c'est le même message qui se dégage, répété à satiété : "Non, je n'ai pas participé de près ou de loin à l'organisation de la campagne. Ce n'était pas mon sujet ni ma compétence", a-t-il martelé. Et l'actuel maire de Meaux de clore le débat : "C'est en lisant les révélations de Libération, en 2014, que j'ai compris en une seconde ce qu'on m'avait caché pendant deux ans", assure-t-il. Jean-François Copé en veut pour preuve qu'il a été mis hors de cause par la justice et qu'il ne vient ici, dans ce procès, qu'en qualité de simple témoin.
"J'incarnais la relève dont certains ne voulaient pas"
Puis, l'homme politique a commencé à jouer une autre partition, celle de la victime. "Cette affaire a été la plus douloureuse de ma vie professionnelle", a-t-il expliqué. "J'ai fait le choix de démissionner de mon poste de président de l'UMP". Jean-François Copé parle de la haine qu'il a vu dans les yeux de certains membres du parti, de cet "effet de meute". "J'étais le bouc émissaire idéal, j'incarnais la relève dont certains ne voulaient pas à droite", a-t-il encore estimé.
Inlassablement, pourtant, les questions posées le ramènent à l'enceinte judiciaire. Le procureur ironise : "Ici, on essaye de comprendre comment tout cela était possible. Je ne sais pas si on n'y arrivera."