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Nina Pavan (à Marseille) / Crédits photo : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
À Marseille, un homme armé en scooter a obligé un bus à s'arrêter à l'entrée de la cité de la Cayolle samedi dernier. L'individu semblait rechercher deux passagers dans cette cité connue comme l'un des plus gros points de vente de drogue de la ville.

À Marseille, les dealers ont-ils désormais tous les droits ? Samedi dernier, un bus et ses passagers ont été stoppés par un homme armé à l'entrée de la cité sensible de la Cayolle dans le 9e arrondissement de la cité phocéenne. Une scène à peine croyable qui s'est jouée en pleine rue.

"Les gens étaient terrorisés"

Samedi en fin d'après-midi, un homme armé à scooter, se met en travers de la route d'un bus. Il cherche deux jeunes hommes présents à bord. Ces deux passagers se couchent et crient au chauffeur : "Démarre, démarre !". Le conducteur, qui fait preuve d'un immense sang-froid, verrouille les portes. Pied au plancher, il esquive l'homme armé et réussit à faire demi-tour.

Dans le quartier, c'est l'omerta. Une seule habitante a accepté de témoigner au micro d'Europe 1. "Les gens étaient terrorisés. Ils ont demandé aux bus de faire le tour. La France, c'est devenu le Far West, il n'y a pas qu'ici...", souffle-t-elle.

"Si les deux jeunes à l'intérieur étaient également armés, ça aurait pu partir en fusillade"

Une peur qui gagne aussi les conducteurs de bus. Régulièrement, ils doivent zigzaguer entre les barrages routiers mis en place par les dealers, comme en témoigne Laurent, chauffeur sur cette ligne depuis 15 ans. "Au quotidien, quand on arrive à la Cayolle, c'est vrai que maintenant, on regarde à droite à gauche ce qui peut nous arriver. Je me suis mis à la place du chauffeur, je me suis dit que ça aurait pu être moi. Si les deux jeunes à l'intérieur étaient également armés, ça aurait pu partir en fusillade", regrette-t-il.

La préfecture de police et la Régie des transports évoquent de leur côté un incident isolé, bien loin de ce que disent les habitants de ce quartier. Cette ligne de bus n'est pas la seule concernée par cette insécurité, comme l'ont confié plusieurs chauffeurs à Europe 1.