Délinquance juvénile : à Carpentras, un couvre-feu pour endiguer les violences et le trafic de drogue
Après Nice et Béziers, la ville de Carpentras dans le Vaucluse, instaure un couvre-feu pour les mineurs de 13 ans dans presque toute la commune et de 16 ans dans certains quartiers. Une décision du maire DVG qui entend mettre fin à la délinquance, et perturber les trafiquants qui font souvent appel à des mineurs.
Interdits de se promener seuls sans adulte, le couvre-feu est effectif de 23 heures à 6 heures du matin. Mis en place mercredi dernier à Carpentras, il concerne les enfants de moins de 13 ans dans toute la commune, et ceux de 16 ans dans certains quartiers. Comment la mesure est-elle appliquée ? Europe 1 s'est rendue auprès des habitants.
De plus en plus jeunes
Une salle de spectacle incendiée par des mineurs, des points de deal actifs... Cette spirale de la délinquance excède les habitants comme Christian. "Ce sont des jeunes, de plus en plus jeunes, 13 ans, 14 ans, pas plus, qui sont violents, qu'on voit sur les points de deal. Je me demande même s'ils ont des parents, parce que sortir si tard, si jeunes... Aujourd'hui, je pense qu'il y a de plus en plus de parents qui ne maîtrisent plus leurs enfants", estime-t-il.
Des mineurs en perte totale de repère, selon cette mère de famille. "Il y a une errance. Ces gamins, souvent, sont dans des familles monoparentales, avec un père absent. La présence du père qui fait la loi, qui rappelle la règle, est très manquante dans ces familles", confie-t-il.
Responsabiliser les parents
Les jeunes interpellés sont reconduits au commissariat, leurs parents appelés. La mesure est bonne mais ne va pas assez loin, selon Bruno Bartocetti du syndicat de police Unité. "Notre rôle, c'est de préserver ces jeunes-là et de les reconduire chez les parents. Maintenant, s'il n'y a pas un suivi derrière pour responsabiliser les parents notamment, tout notre travail ne sert à rien", concède le policier.
Et selon le maire Serge Andrieu, la mesure gène déjà les trafiquants : "Les guetteurs qui sont dans les quartiers et qui se sont fait contrôler ont dit : 'Vous croyez qu'avec votre arrêté de merde, on va se risquer à faire bosser les mineurs ?' Ils sont peut-être stupides, mais ils ont compris que maintenant, les guetteurs, ça ne peut plus être des mineurs", se félicite l'édile. Et ce couvre feu est testé jusqu'au mois d'octobre.