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Stéphane Burgatt (à la Grande-Motte) avec AFP / Crédits photo : PASCAL GUYOT / AFP
L'émotion reste forte au lendemain de l'attaque de la synagogue de La Grande-Motte, dans l'Hérault, qui aurait pu tourner au "drame" et dont l'auteur, interpellé à Nîmes après une brève cavale, est un Algérien de 33 ans, en situation régulière en France.

Gérald Darmanin a affirmé dimanche que le suspect de l'attaque samedi de la synagogue de La Grande-Motte attendait avec "une hache" la sortie des personnes présentes dans l'édifice religieux, mais qu'il avait pris la fuite du fait de l'intervention rapide des gendarmes. "Un drame a été évité (…) car il (le suspect) se cache au moment où il met le feu dans cette synagogue où des gens habitent, notamment le rabbin. Et il attend, sans doute c'est ce qu'on imagine, avec sa hache, sa hachette, la sortie des personnes. Il les guette", a dit le ministre de l'Intérieur démissionnaire sur France 2.

Les chiffres avancés par le ministre, plus 200% d'actes antisémites depuis le début de l'année, laissent supposer le calvaire que vivent les Juifs de France. À la Grande-Motte, au sud-est de Montpellier, les habitants s'interrogent.

"Je pense qu'on n'est pas obligé de montrer de signes religieux extérieurs"

Si elle connait un peu d'agitation l'été, cette station balnéaire de 8.000 âmes est plutôt paisible pour ces habitants comme Émilie qui reste aujourd'hui incrédule. "Je ne sais pas où est-ce qu'il faut aller pour être au calme maintenant. Je suis surprise parce que je suis venue ici à la Grande-Motte pour être tranquille. Je viens de Montpellier. Je n'en reviens pas de ce qu'il se passe", glisse-t-elle.

Le danger peut survenir n'importe où, s'alarme Sarah, une mère de famille de confession juive, qui souhaite désormais prendre des précautions : "J'ai trois petits garçons qui se promènent toujours en kippa. Et là, je me dis que je vais leur acheter des casquettes. Dans le climat actuel, je ne veux pas les mettre en danger. Je pense qu'on n'est pas obligé de montrer de signes religieux extérieurs", affirme-t-elle au micro d'Europe 1.

"Ce n'est pas pour ça que j'enlèverai la kippa. On est libre de se promener comme on veut"

Pour se protéger, faut-il se cacher ? Hors de question assure ce jeune homme qui refuse de changer ses habitudes. "Ce n'est pas pour ça que j'enlèverai la kippa. On est libre de se promener comme on veut, il faut rester fort, c'est tout. Après qu'est-ce qu'on va faire ? Les juifs vont être obligés de se cacher. Ils se demandent pourquoi on part de France ? C'est normal qu'on quitte la France", avance-t-il. Pour dire non, un rassemblement contre l'antisémitisme doit normalement se tenir mardi soir à Montpellier.