Ambiance crispée entre la France et la Belgique autour de l'enquête sur les attentats de Paris. Jeudi, sept membres de la commission parlementaire sur la lutte contre le terrorisme seront à Bruxelles pour rencontrer les autorités policières et judiciaires belges et se rendront ensuite à Molenbeek. Avec un objectif : apaiser les tensions provoquées par les déclarations de certains responsables politiques français sur l'inefficacité des services de renseignements belges.
Calmer les esprits. Les membres de la commission le savent donc, ils marchent sur des œufs. En coulisses, le message qu'ils souhaitent faire passer est simple : "nous n'y allons pas pour faire la leçon aux Belges. Nous n'y allons pas pour auditionner, mais pour écouter, pour échanger". L’objectif est aussi de calmer le jeu avant une rencontre ultra-sensible avec la bourgmestre de Molenbeek vendredi matin. Les députés resteront d'ailleurs peu de temps sur place. Seule une heure a été prévue pour la rencontre et elle ne se poursuivra par une déambulation dans le quartier Pas question en effet que la visite prenne des airs de voyage touristique.
Eviter tout faux pas. Avant cela, les députés vont rencontrer des membres des services de renseignements pour comparer les moyens et les méthodes de la Belgique et de la France. Ils échangeront également avec les autorités judiciaires assez crispées, elles aussi, par les critiques. Par ailleurs, le voyage intervient à un moment où la France et la Belgique doivent s'entendre sur le transfèrement de Salah Abdeslam en France. Un faux pas de la part des députés pourrait donc avoir des répercussions importantes. Pour limiter les risques, parmi les sept députés du voyage ne figure pas Alain Marsaud qui avait quasiment traité les Belges de ravis de la crèche en fustigeant "leur naïveté qui a coûté 130 morts", lors des attentats de Bruxelles.