Premier jour de débat est déjà un coup d'éclat lundi, au procès des attentats de Bruxelles. L'un des accusés, Mohamed Abrini, a dénoncé les conditions de sécurité pitoyables imposées aux détenus. Il menace de garder le silence tout au long du procès. Jusqu'à jeudi, la cour d'assises va lire l'acte d'accusation. Un résumé de l'enquête.
C'est une étape douloureuse pour les victimes qui souhaitent évidemment tourner la page et avancer. Elles vont devoir replonger dans le cauchemar de cette journée. 32 morts, plus de 300 blessés. Trois d'entre eux se sont confiés à Europe 1.
"Revoir les images va être difficile"
22 mars 2016. Il est 7h58. Une première bombe explose dans l'aéroport de la capitale. À quelques mètres de là, Manuel, bagagiste, est brûlé au visage et touché à la jambe. Six ans plus tard, après avoir subi 35 opérations, il avance péniblement à l'aide de ses béquilles, inquiet de revivre ses souvenirs douloureux. "Les images, on les revit depuis le 22 mars. Et de revoir une fois ces images, ça va être difficile."
Iana a été blessée après l'explosion dans la station de métro de Maelbeek, alors qu'elle était enceinte. "Le procès est une étape vraiment très importante dans la reconstruction. C'est un chapitre qu'il faut fermer. Je souhaite seulement que dans ce système de justice, il y aura justice."
La culpabilité parfois d'être toujours vivant. Les cauchemars qui le hantent toujours. Philippe veut lui raconter son histoire. "Ma vie a été détruite. Je pense que c'est essentiel d'avoir cette possibilité d'aller témoigner de ce que j'ai vécu au procès pour que les gens comprennent comment c'était." Un procès sur lequel il compte pour tourner la page.