Des propos "à caractère raciste et antisémite" ont été proférés samedi près de la Grande Synagogue de Strasbourg lors de la manifestation des "gilets jaunes", selon la préfecture du Bas-Rhin. Ces propos, condamnés par le maire de la ville alsacienne Roland Ries, ont également suscité une "forte émotion" auprès de la communauté juive.
Le Consistoire israélite du Bas-Rhin "s'élève avec une forte émotion contre les propos antisémites violents proférés (...) devant la Synagogue et à l'encontre de citoyens juifs célébrant le Shabbat, fête hebdomadaire de repos et de Paix", indique dans un communiqué la structure chargée d'administrer le culte dans le département.
Vers un dépôt de plainte ? Le Consistoire a appelé dimanche les manifestants et les organisateurs des rassemblements de "gilets jaunes" "à veiller à ce que les fondements de l'humanité soient respectés" et à "écarter les activistes violents et haineux" des cortèges. "Nous sommes en train de réunir des éléments et des témoignages" avant, éventuellement, de déposer plainte, a indiqué à l'AFP le président du Consistoire, Maurice Dahan.
La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) du Bas-Rhin s'est elle aussi élevée "fermement" dans un communiqué contre des propos proférés par des "activistes et extrémistes infiltrés dans le cortège" "à l'encontre de juifs observant le shabbat qui ont été insultés et stigmatisés".
Une manifestation tendue. La manifestation strasbourgeoise des "gilets jaunes", qui a au mieux réuni 1.300 personnes selon la préfecture, a été ponctuée de face-à-face tendus entre manifestants et force de l'ordre, qui ont essuyé de nombreux projectiles et ont fait à plusieurs reprises usage de grenades lacrymogène. La fin de la manifestation a été également marquée par de nombreuses dégradations de mobilier urbain dans le centre de la ville.