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// Crédit photo : Riccardo Milani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
D'après les informations d'Europe 1, deux hommes ont fait feu samedi matin vers 10h à Grenoble, place Saint-Bruno, là où se tient le marché. D'après le procureur, ces tirs pourraient être liés à une opération anti-trafiquants de stupéfiants menée ces derniers jours par les forces de l'ordre.

Deux jours après l'attaque d'un fourgon blindé en plein centre-ville de Grenoble, un nouveau fait divers marque la "capitale des Alpes". Selon des informations du Dauphiné Libéré confirmées par Europe 1, des tirs ont retenti sur la place Saint-Bruno, là où se tient le marché, samedi matin vers 10h. C'est plus précisément à hauteur du bar-PMU "Le Galopin" que les faits se sont déroulés. Dans ce qui semble être une démarche d'intimidation, selon le Dauphiné, deux hommes à trottinette auraient tiré en l'air, d'après les informations d'Europe 1. 

Que s'est-il passé ? 

À quelques pas du parc pour enfants et des allées animées par le marché, vers 10 heures, des coups de feu retentissent, raconte Josiane, 64 ans : "C'est un jeune à peu près 25 ans, tout habillé de noir qui a tiré. Il a traversé la dragonne, une structure de jeux, située dans le parc pour enfants, l'arme à la main". Quelques heures plus tard, les CRS patrouillent, mais les guetteurs, toujours présents où les tirs ont eu lieu, crient à pleins poumons pour alerter. Par peur des représailles, beaucoup d'habitants et de commerçants refusent alors de parler, à l'exception de Hoiari, primeur sur le marché. 

"10, 15 minutes après, il y avait la police. On a perdu plein de clients, ils sont tous partis en courant. Mais on a des enfants, on est obligé de travailler, on est obligé de gagner sa vie". À la fin du marché, pour leur sécurité, même les agents d'entretien sont en effectif réduit. Un sentiment d'insécurité qui s'est accentué ces dernières années, poursuit Josiane, habitante du quartier depuis 11 ans : "C'est souvent des collégiens maintenant qui font guetteurs aux quatre coins et qui viennent d'un collège à proximité. Et surtout, il y a aussi des incivilités la nuit, et ils font le trafic depuis leur voiture". Des coups de feu qui seraient liés donc à une opération anti trafiquants et stupéfiants. 

Des tirs liés à une opération anti-trafiquants ? 

Le quartier Saint-Bruno est bien connu des policiers pour être souvent le théâtre de fusillades. De son côté, le procureur, Eric Vaillant, avance que ces tirs "sont vraisemblablement liés à l’opération anti-trafiquants de stupéfiants menée ces derniers jours". En effet, "dans le cadre d’une instruction ouverte par le parquet de Grenoble en avril 2024 pour trafic de stupéfiants, trafic de cigarettes et association de malfaiteurs concernant le quartier Saint-Bruno, les policiers de Grenoble ont interpellé le 8 octobre six hommes âgés de 18 à 49 ans et une femme de 24 ans". 

Un coup de filet des forces de l'ordre qui leur a permis de saisir 15.000 euros en espèce, 19.000 euros sur des comptes bancaires, 2kg de résine de cannabis, diverses munitions et deux trottinettes électriques. 

Le soir même, au micro Europe 1 Pascale de la Tour du Pin, le procureur viendra compléter sa pensée : "C'est l'œuvre des concurrents, qui voient que ceux qui tiennent le point de deal sont déstabilisés et veulent prendre leur place parce que c'est très rémunérateur. Un point de deal à Grenoble quand ça marche bien c'est 30.000 euros de chiffre d'affaires par jour, pas loin de 11 millions par an. Ce sont des sommes astronomiques qui attisent les convoitises."