Deux détenus de droit commun se sont évadés dans la nuit de dimanche à lundi de la maison d'arrêt de Colmar, dans le Haut-Rhin, et sont toujours activement recherchés lundi, a fait savoir la direction de l'administration pénitentiaire.
"Un dispositif de recherche" sur place. L'évasion de ces deux hommes, condamnés pour des faits de vols et écroués dans la même cellule, a été constatée "lundi matin à 6h30". "Le parquet a été saisi" et "un dispositif de recherche a été mis en place", a précisé dans un communiqué l'administration pénitentiaire. Les équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS) de Strasbourg sont notamment sur place, a appris Europe 1.
Ils creusent le plafond et s'enfuient par les toits. Selon le Républicain Lorrain, ces deux hommes purgeaient "des peines supérieures à cinq ans de prison pour vols en réunion". Les deux détenus, originaires des pays de l'Est et âgés d'environ 30 ans, ont réussi à creuser le plafond de leur cellule avant de s'échapper par les toits, et d'en descendre à l'aide de draps noués, "retrouvés ce matin dans la rue", a précisé le parquet.
Voici le drap utilisé par les deux #détenus de la #Prison de #Colmar pour s'échapper #PrisonColmar@france2tv@franceinfopic.twitter.com/OoUZmIswJN
— Angélique Etienne (@angeliquetienne) 30 juillet 2018
Un établissement vétuste. Situé en plein centre-ville, l'établissement a été le théâtre de plusieurs autres évasions ces dernières années, précise DNA sur son site. En 2013, trois détenus s'étaient évadés de la maison d'arrêt, de la même manière, la nuit de la Saint-Sylvestre. "Il y a eu plusieurs évasions à Colmar par les toits (...) L'administration a essayé de renforcer les plafonds pour éviter les évasions, mais ça n'a pas fonctionné", a réagi la déléguée régionale FO pénitentiaire, Fadila Doukhi. "Ça semble improbable, mais ça se fait quand même. Ce que je trouve dramatique et regrettable, c'est qu'on met des rustines partout et qu'on ne cherche pas de solutions durables. Colmar a très souvent été pointée du doigt, depuis très longtemps, et personne ne fait rien", a-t-elle ajouté.
De sources pénitentiaires, une alarme située dans les combles de la prison n'a pas fonctionné, sans qu'on sache pour l'heure si elle était défectueuse ou si elle a été désactivée. Une enquête a été ouverte.
"Ce qui est étonnant, c'est qu'ils soient passés par les toits alors que des travaux avaient eu lieu pour 'bétonner' les plafonds", a commenté pour sa part Jean-Claude Roussy, de l'Ufap/Unsa Grand Est. Réputée vétuste, la fermeture de la prison a déjà été actée par l'administration pénitentiaire. Selon des chiffres obtenus par Europe 1, le site détient 166 détenus pour une capacité de 120 places.