Une fois de plus, l’affaire Dupont de Ligonnès a connu un rebondissement, vite retombé comme un soufflé. Le courrier signé "Xavier Dupont de Ligonnès", principal suspect du meurtre de sa femme et de ses quatre enfants en avril 2011 à Nantes, est vraisemblablement un faux, a-t-on appris mercredi de source policière. Il y a "très peu de probabilités" que celui-ci ait été écrit et signé par le fugitif, visé par un mandat d'arrêt international, a précisé cette source sur la foi des premières expertises, qui ne sont toutefois pas "totalement terminées" ni définitives.
Une photo intrigante, mais pas inédite. La missive, datée du 11 juillet, avait été envoyée à une journaliste du bureau de l'AFP à Nantes, puis remise à la police judiciaire afin d’être expertisée et d’en identifier l’auteur. Le pli contenait un cliché de deux des fils de Xavier Dupont de Ligonnès, "XDDL", Arthur et Benoît, l’aîné et le dernier des quatre enfants. En réalité, cette photographie "n'était pas une nouveauté", a aussi indiqué la source policière. Au dos de celle-ci, il est écrit à la main "JE SUIS ENCORE VIVANT" puis : "de là jusquà cette heure" (sic). Le tout signé "XAVIER Dupont de Ligonnès".
"XDDL", sorti des radars depuis 2011. Ce père de famille est soupçonné du meurtre de son épouse et de ses quatre enfants, âgés de 13 à 20 ans. Disparus début avril 2011, ils avaient été retrouvés sous la terrasse de la demeure familiale, à Nantes, le 21 avril. C’est le 15 avril 2011 que "XDDL" a été aperçu pour la dernière fois, quittant à pied un hôtel Formule 1 de Roquebrune-sur-Argens, dans le Var. Le quinquagénaire portait dans le dos un étui pouvant contenir une carabine. Depuis, les enquêteurs n’ont plus aucune trace de lui. En mai dernier, une analyse d'ossements retrouvés dans la région, près de Fréjus, avait permis de déterminer qu'ils n'étaient pas les siens.
Canulars et pistes farfelues. L’homme suscite ainsi une certaine fascination depuis sa disparition. Plus de 800 signalements ont été effectués dans le monde entier et l’affaire, qui a connu de nombreuses pistes parfois plus folles les unes que les autres, fait même souvent l’objet de canulars.
Pour exemple, en mai dernier, un sexagénaire se faisant passer pour lui, et menaçant de tuer sa petite-fille, avait été interpellé dans un TGV en gare de Massy-Palaiseau, dans l’Essonne. L'auteur du coup de téléphone, un SDF habitué des canulars téléphoniques, a été condamné à 2 mois de prison début juillet.