Ses indics étaient très généreux. L'ancien numéro deux de la police judiciaire lyonnaise, Michel Neyret, a dû s'expliquer lundi lors de son procès sur les cadeaux reçus lorsqu'il était encore en poste. Le tribunal a notamment dressé un inventaire impressionnant des cadeaux reçus.
Voyages et bijoux. Pour Michel Neyret, ses cadeaux se justifient par un mot : l'amitié. Reçus de Gilles Benichou, l'homme par qui il est tombé et a qui il avait transmis des fiches de police, l'ancien policier a tenté de justifier les différents voyages et bijoux offerts par des voyous. L'homme a d'abord dû s'expliquer sur un voyage à Marrakech partiellement payé par l'argent d'un voyou en cavale. Il jure que s'il l'avait su, il aurait décliné sur le champ. Un second séjour, là encore au Maroc, mais uniquement pour sa femme, pousse la cour à se plonger dans l'intimité du couple. L'épouse a en effet expliqué que ce séjour arrangeait bien son mari, qui pouvait alors profiter de ses maîtresses.
Pas d'argent liquide. Les voyous semblent en tout cas avoir tiré parti de la situation du couple. L'un d'eux a donné à Michel Neyret une montre de luxe en le convaincant de l’offrir à sa femme pour la reconquérir. Une autre montre, de marque Cartier, à 30.000 euros, a été offerte par Gilles Benichou en remerciement d'un simple rôle de figurant dans le polar Les Lyonnais. Michel Neyret a admis avoir cédé à ces cadeaux, mais il a en revanche démenti formellement les remises d'argent. Il a expliqué avoir gagné au casino pour justifier les billets qui sortait de ses poches à l'époque. Le président du tribunal, un brin moqueur, s'est étonné alors de voir Michel Neyret utiliser les mêmes excuses que les truands qu'il a arrêtés tout au long de sa carrière.