Plusieurs avocats des parties civiles dans l'affaire Fiona ont dénoncé samedi des "manoeuvres" de la défense de Cécile Bourgeon pour obtenir un nouveau renvoi du procès en appel, en cours depuis lundi devant les assises de Haute-Loire. Vendredi, la mère de la fillette disparue en 2013, rejugée pour coups mortels avec son ex-compagnon Berkane Makhlouf, avait refusé d'assister aux débats. Ceux-ci avaient en outre démarré en retard après de longs conciliabules.
En cause, un apéritif pris mercredi soir par le président de la cour avec certains avocats, et pas d'autres, posant un éventuel problème de partialité. De quoi alimenter des rumeurs de nouveau renvoi du procès, une première audience d'appel ayant avorté en octobre après une vive passe d'armes entre la défense des accusés et une avocate de la partie civile. "J'ai effectivement rencontré mercredi soir des conseils mais il y avait des conseils des parties civiles et de la défense", s'est défendu vendredi à l'audience le président de la cour, Étienne Fradin.
Reprise des débats lundi. Et samedi, plusieurs avocats des parties civiles ont tenu à relater "la façon dont les choses se sont réellement passées". "M. le président Fradin a, au terme d'une audience, rencontré à la fois des avocats de la partie civile et de la défense, au bar de l'hôtel Regina (au Puy-en-Velay, NDLR), où ils ont ensemble bu un verre, pendant quelques minutes. Au sein du même établissement, se trouvaient également d'autres avocats de la défense. Ces derniers, qui dînaient à la table voisine, ont été immédiatement conviés et ont accepté le principe de cette rencontre", écrivent-ils dans un communiqué, écartant toute "partialité". Et de conclure: "il s'agit donc de manoeuvres usées par la défense de Mme Bourgeon pour tenter d'obtenir une deuxième fois le renvoi de ce procès, à un moment où les accusations à l'encontre de leur cliente se font plus pesantes".
"Jamais, au grand jamais, nous n'avions été conviés à cette réunion. Nous l'avons découverte tout à fait par hasard au moment où elle se tenait", a rétorqué Me Gilles-Jean Portejoie, l'un des avocats de la mère de Fiona. "Je suis de ceux qui pensent qu'il est plus intelligent de rencontrer en privé et d'offrir l'apéritif au président quand le jugement a été rendu." La reprise des débats, lundi, s'annonce tendue.