Quatre fusillades en l'espace de dix jours. Ce n'est pas à Marseille, mais à Montpellier. Dans le quartier très sensible de la Mosson, un point de deal suscite les convoitises et les trafiquants se livrent à une véritable guerre de territoire. Les habitants sont partagés entre la colère et la peur.
Sur une place passante au cœur de cette cité montpelliéraine, les dealers ont pris l'habitude de se positionner devant le commerce dans lequel Farid est agent de sécurité. Ils ont même tagué leurs tarifs sur le mur.
Un trafic estimé à 100.000 euros par mois
"Là, il y a marqué les prix du sh*t, de la b*uh et de la c*ke. '25 euros', '50 euros', 'promo'... C'est comme si on vendait des sandwichs. Il y a des gens qui achètent leur dose. Et ce n'est pas dans une tour ou dans un sous-sol, mais à ciel ouvert", explique l'agent de sécurité.
Jusqu'à 90 clients chaque jour viennent se ravitailler dans le quartier de la Mosson. Un flux qui suscite des convoitises et provoque des règlements de compte. Depuis la dernière fusillade en date, samedi, Richard n'ose plus sortir de chez lui. "J'étais dans un tabac en train d'acheter des cigarettes. Deux jeunes sont venus à scooter et ont fait feu devant des femmes enceintes et des poussettes, ça fait peur", déplore-t-il.
Une tension qui s'est depuis quelques jours calmé grâce à des rondes de la police. Mais David Leyraud, du syndicat Alliance, reconnaît que ce sera compliqué lutter contre cette guerre de territoire. "Les policiers font le job, mais l'argent généré par ce trafic est d'un tel niveau que ce sera compliqué de les empêcher de lutter entre eux pour avoir des parts de marché", constate le policier. Un business juteux estimé à environ 100.000 euros par mois.