Un septuagénaire isérois soupçonné d'avoir visionné des viols d'enfants philippins qu'il avait lui-même commandés à distance via Internet, a été récemment mis en examen, a-t-on appris mardi de source proche du dossier.
Connu de la justice. "Une instruction est en cours", a indiqué le procureur de Grenoble, sans faire de commentaires sur cette affaire révélée par le quotidien régional Le Dauphiné Libéré. L'homme, déjà incarcéré pour détention d'images pédopornographiques, a été mis en examen en octobre pour "complicité de viols sur mineurs avec actes de torture et de barbarie, association de malfaiteurs et détention d'images pédopornographiques". Des faits passibles de la cour d'assises. Le suspect nie les faits.
Des viols en "live" pour quelques dizaines d'euros. C'est une coopération internationale entre les polices américaine et française qui a permis de repérer cet internaute français. Après un signalement de Yahoo! au FBI sur l'existence d'un réseau permettant d'acheter, via des plateformes de "live stream", des prestations sexuelles, les enquêteurs ont pu remonter jusqu'au propriétaire d'un des comptes se connectant à ce site. Via ce réseau, des clients commandaient pour quelques dizaines d'euros à des personnes installées aux Philippines des viols commis sur des enfants en suivant les consignes et scénarios des donneurs d'ordre. Il n'y avait pas de téléchargement de photos ni de vidéos, puisque les faits étaient tournés et diffusés en direct.
"Abominable". Le FBI a ensuite alerté les différents pays concernés et c'est l'Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP) de la police judiciaire qui s'est chargé de mener l'enquête en France. Des traces de plusieurs mandats de 10 à 20 euros à destination des Philippines ont été retrouvées par les enquêteurs. "Grâce à une coopération internationale, nous traitons actuellement plusieurs dossiers de 'live streaming' qui ne sont ni plus ni moins que des achats de viols ou d'agressions sexuelles, ce qui est particulièrement abominable", a indiqué le chef de l'OCRVP Philippe Guichard, cité par Le Parisien qui évoque l'affaire mardi.