Le 25 juin dernier, Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du Logement, se fait dérober sa voiture de fonction en Seine-Saint-Denis. Vingt-quatre heures plus tard, sa Renault Talisman est géolocalisée dans une cité de Bondy. Sur le moment, aucun suspect n'est interpellé. Cette affaire de vol, en apparence anecdotique, cache en réalité un trafic d'une tout autre ampleur. À la suite de cette affaire, les policiers du commissariat de Bondy découvrent en effet une série de vols et tentatives de vol de Renault Talisman, révèle Le Parisien, mercredi, informations dont Europe 1 a eu confirmation.
Un jeune homme de 23 ans déjà condamné par le passé
Au total, ce sont près de "douze vols et tentatives de vol de Talisman" qui ont été mis au jour par les policiers de Bondy, le tout dans le même secteur et à quelques jours d'intervalle. Un homme domicilié dans le Val-d'Oise est considéré comme l'auteur principal des faits. Il a reconnu quatre vols, dont celui du véhicule du ministre, et deux tentatives. Il nie toute participation à un trafic international mais assure avoir volé ces véhicules en échange de "quelques centaines d’euros", selon son avocat Me Manuel Abitbol, joint par Europe 1. Ce jeune homme, âgé de 23 ans, n’est pas un inconnu de la justice et a déjà été condamné par le passé.
Cette série de vols a été mise au jour par les enquêteurs après la découverte, le 1er juillet dernier, de trois autres véhicules de la marque au losange dans une résidence aux Pavillons-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, eux aussi dérobés. Après cette découverte, les policiers avaient mis en place un dispositif de surveillance, observant dans la soirée les allées et venues de deux personnes. L'un d'entre eux a alors tenté de démarrer l'un des véhicules volés, se faisant surprendre par les forces de l'ordre, racontent nos confrères. Il a été arrêté alors qu'il tentait de foncer sur les policiers.
Son complice, âgé de 17 ans et arrêté dans la foulée, est rapidement passé aux aveux. Selon ses dires, il aurait été recruté à Paris, aux alentours de la place de la Bastille, puis aurait été contacté par son acolyte de 23 ans sur les réseaux sociaux, sous le pseudonyme "La Vida".
Lors de ses aveux, le jeune homme a détaillé le mode opératoire de son comparse : "La Vida" forçait la porte du véhicule grâce à un "tournevis" pour ensuite l'ouvrir à l'aide d'une "tige de fer". Il faisait ensuite démarrer la voiture en accédant au tableau de bord.
L'ampleur du trafic encore incertaine
Si l'enquête a permis de révéler plus d'une dizaine de vols et tentatives de vol dans la même zone et la même période, l'ampleur du trafic de ces Renault Talisman reste encore incertaine. Les investigations se poursuivent donc pour déterminer l'étendue du réseau de malfaiteurs et le nombre de voitures volées.