Les Français vont-ils finir par ne plus réussir à emprunter. Alors que la hausse des taux d'intérêts se poursuit, de nouveaux taux d'usure (ce taux maximum que les banques peuvent pratiquer lorsqu'elles accordent un prêt ndlr) viennent d'être dévoilés au Journal officiel. Ainsi, dès le 1er septembre, les nouveaux taux d'usure grimperont respectivement à 4,23% pour les prêts de moins de 10 ans, à 5,28% pour les emprunts entre 10 et 20, et même à plus de 5,56% pour les prêts de 20 ans et plus.
Des taux aussi élevés qu'en 2008
Ces nouveaux taux d'usure que les banques ne doivent pas dépasser, autorisent donc les établissements à faire grimper un peu plus encore les taux proposés aux clients. En seulement quelques mois, les taux des emprunts (hors assurance) sont passés de 2% en moyenne au mois de janvier 2023, à presque 5%. Un taux que les consommateurs ni les courtiers n'avaient pas vu depuis plus de 15 ans et qui réduit considérablement les capacités d'emprunts des acheteurs.
Une production de crédits immobiliers en chute libre
Difficulté supplémentaire, les établissements bancaires demandent de plus en plus de garanties, favorisant les gros apports. Selon une étude de Century 21, sur le premier semestre de l'année, l'apport moyen dépasse désormais les 89.000 euros et représente près de 35% du prix d'achat du bien moyen dans l'Hexagone.
Conséquence directe de ces augmentations en flèche, la production de crédits immobiliers recule nettement. Ainsi, selon les dernières statistiques de la Banque de France publiées en juillet 2023, la production de crédit s'est effondrée à seulement 11,1 milliards d'euros au mois de juin de cette année. C'est presque deux fois moins qu'à la même période en 2022.