Vous l'aurez sans doute remarqué si vous vous êtes mis en quête d'un logement pour votre prochain voyage à New-York. Trouver un bien sur les plateformes dédiées, à commencer par Airbnb, n'a rien d'une sinécure. À vrai dire, c'est même devenu un véritable parcours du combattant depuis l'entrée en vigueur d'une nouvelle règlementation ce mardi 5 septembre.
Depuis trois jours, les propriétaires doivent respecter des conditions drastiques pour mettre leur bien en location. Tout d'abord, il est demandé de s'enregistrer auprès de la mairie de New-York et se plier aux nouvelles règles en vigueur. À commencer par le nombre de voyageurs accueillis, désormais limités à deux, et obligatoirement en présence des propriétaires. Le non-respect de ces critères - qui ne s'appliquent qu'aux locations de moins de 30 jours - est passible d'une amende de 5.000 dollars. En attendant que les propriétaires se conforment à la nouvelle règle du jeu, de nombreux biens ont été retirés de la plateforme Airbnb. Selon le média en ligne Skift, la ville a accepté 257 dossiers d'inscription sur près de 3.250 demandes.
4.000 euros par mois pour un deux pièces à Manhattan
Cette guerre ouverte contre Airbnb (mais aussi Booking.com ou encore Abritel) est à lire à travers le prisme de la crise du logement dont souffre "Big Apple" depuis de nombreuses années. L'agence de location en ligne Zumper, qui estime le prix moyen des loyers new-yorakais, permet de mieux appréhender l'ampleur du phénomène. Ainsi, il faut débourser 3.720 euros par mois pour un deux pièces tandis que le prix d'un studio peut facilement tutoyer la barre des 3.000 euros mensuels. À Manhattan, le loyer d'un deux pièces peut même atteindre 4.000 euros, selon un article de NBC New-York, repéré par Le Parisien.
Raison pour laquelle la ville de New-York souhaite réduire le nombre de locations dédiées au tourisme afin de les diriger vers les habitants de "Big Apple" et entraîner ainsi une baisse mécanique des prix. Une logique que dénonce Airbnb qui a même décidé de déposer deux plaintes contre la municipalité new-yorkaise avant de "préserver l'activité d'hôte dans la ville". Une démarche qui n'a pas porté ses fruits, les deux plaintes ayant été rejetées, indique la plateforme sur son site internet.
D'autres municipalités ont, elles aussi, pris des dispositions similaires à l'encontre du géant de la location de biens. Dont Paris où, depuis 2019, les propriétaires ne peuvent louer leur logement sur la plateforme plus de 120 jours par an. Une durée ramenée à 90 jours à Berlin en Allemagne et abaissée à 30 à Amsterdam aux Pays-Bas.