Quatre morts, une quinzaine de blessés, dont "huit grièvement". C'est le lourd bilan de la dernière attaque qui s'est déroulée vendredi dans l'est de l'Afghanistan. Ce drame "est une reproduction à l’identique du scénario du mois dernier", explique Didier François, chef du service international à Europe1. Le 29 décembre 2011, deux légionnaires étaient abattus par un soldat de l’armée afghane alors qu’ils étaient en train de former.
"Le même drame s’est produit vendredi matin", souligne Didier François qui détaille : "un soldat afghan a tiré sur des artilleurs français alors qu’ils faisaient une séance de sport, dans un poste avancé, dans la province de Kapisa". Selon les informations d’Europe1, il s’agit d’un bastion construit sur les hauteurs, assez bien protégé des tirs des insurgés. Seule particularité : les forces françaises le partagent avec l’armée afghane.
"Un transfert des forces petit à petit"
Français et Afghans cohabitent en effet au sein des infrastructures militaires. Objectif : assurer petit à petit le transfert de la responsabilité des militaires français aux nouvelles forces afghanes. Ces derniers temps, les attaques de militaires de l'Otan par des soldats afghans, ou des insurgés ayant infiltré les forces de sécurité, se sont multipliées. Des attaques surnommées, en jargon militaire,"green-on-blue" ("vert sur bleu"), le vert désignant l'armée afghane et le bleu les forces de l'Otan.
Un problème de confiance
Comment assurer la transition si Français et Afghans se comportent en frères ennemis ? Alain Juppé a d'ailleurs demandé vendredi "des assurances crédibles" sur le recrutement des soldats afghans. Suite à cette attaque, Nicolas Sarkozy a interdit l’accès des bases françaises aux militaires afghans et les opérations en cours ont été suspendus Le chef de l’Etat envisage même le retour anticipé des soldats français.