Silvio Berlusconi est sous pression. Le président du Conseil italien, pressé par ses partenaires européens, a convoqué en urgence son gouvernement lundi après-midi. Le but : proposer notamment une réforme des retraites demandée par Bruxelles, et surtout la faire accepter à ses partenaires de coalition. Aucun accord n'a pu être trouvé lundi soir, mais les négociations se poursuivaient et Silvio Berlusconi a affirmé que l'Italie ferait des propositions solides mercredi, au sommet de l'Union européenne.
L'épineuse question des retraites est un point de friction entre Silvio Berlusconi et la Ligue du Nord, alliée indispensable de son parti, le Peuple de la liberté (PDL). Marco Reguzzoni, chef de file des députés de cette formation autonomiste du nord du pays, a répété lundi qu'il était opposé à toute réforme des retraites, y compris au report de l'âge de départ en retraite de 65 à 67 ans.
Berlusconi pris en tenaille
"Nous avons fait d'autres propositions que nous évoquerons lors de la réunion", a-t-il dit à la télévision italienne. A l'heure actuelle, l'âge du départ à la retraite est de 65 ans pour les hommes, et devrait progressivement passer de 60 à 65 ans pour les femmes.
Silvio Berlusconi se retrouve donc en tenaille entre ses partenaires et les dirigeants de l'Union européenne, qui l'ont exhorté dimanche à accélérer les réformes économiques. Sans cela, l'UE craint que l'Italie ne finisse par crouler sous le poids de sa dette, comme la Grèce. Le gouvernement italien doit donc fournir au plus vite un calendrier et des mesures concrètes, notamment pour réformer le marché de travail.
Des mesures qui n'ont pas convaincu
Les investisseurs s'inquiètent de la croissance anémique et des divisions politiques qui minent ce pays, dont la dette publique s'élève à 1.800 milliards d'euros. Les mesures prises depuis le mois d'août, comme l'engagement de ramener le budget à l'équilibre en 2013, n'ont pas convaincu.
Lundi, avant le début de la réunion exceptionnelle à Rome, Silvio Berlusconi a tenu à rassurer, répliquant à ses partenaires européens qui n'ont, selon lui, pas de leçons à donner. "Personne n'a quoi que ce soit à craindre de la troisième économie européenne", a-t-il affirmé, lançant au passage une petite pique : pour lui, la crise actuelle des banques est "en particulier" celle du secteur bancaire "franco-allemand".