Cela fait un an jour pour jour que les jumelles Alessia et Livia sont portées disparues. Les fillettes suisses, âgées de six ans au moment des faits, avaient été enlevées par leur père à leur domicile en Suisse. Après avoir annoncé à son épouse, avec laquelle il était séparé, qu'il ne ramènerait pas ses filles, il avait démarré un périple qui l'avait conduit en France, puis en Italie où il s'est suicidé le 3 février, soit cinq jours après la disparition des deux fillettes. Retour sur un an d’enquête menées dans plusieurs pays européens.
Comment les jumelles ont-elles disparu ? Les deux petites filles, âgées de six ans, sont portées disparues depuis le 30 janvier 2011. C’est la mère des jumelles, Irina Lucidi, qui s’est présentée à la police, affirmant qu’elles avaient été enlevées par leur père, Matthias Schepp, dont elle était séparée. Le corps de ce dernier a été découvert en Italie, cinq jours plus tard. Et depuis, le mystère sur la disparition des petites filles reste entier.
Plusieurs enquêtes ont alors été ouvertes : l’une en Suisse - pays des jumelles -, une autre en France - pays par lequel est passé Matthias Schepp - et une troisième en Italie - pays où le corps de ce dernier a été découvert -.
Où en est l’enquête suisse ? Les deux fillettes ont été vues pour la dernière fois au domicile de leur mère, à Saint-Sulpice, à l’ouest de la Suisse. C’est le 30 janvier qu’Irina Lucidi a signalé leur disparition. Depuis, les enquêteurs n’ont obtenu aucun témoignage permettant d’affirmer ou d’infirmer que les petites de six ans ont quitté la ville ou même le pays. Et ce, malgré le périple de leur père et les témoignages qui disent avoir vu les jumelles en France notamment.
Plusieurs opérations de recherche de grande envergure ont été entreprises dans le pays helvétique. Les domiciles des parents ont été fouillés plusieurs fois, une enquête de voisinage a été réalisée et quatre bateaux, appartenant à l’employeur du père, ont aussi été minutieusement fouillés, de même que les ports de la région.
Un testament a été découvert au domicile du père. Dans ce document, Matthias Schepp ne donne aucune indication sur la disparition de ses filles. Il a laissé une maison à sa femme, d'autres biens à quelques proches de sa famille, mais l'essentiel irait à ses deux filles.
Où en est l’enquête française ? Le père des jumelles a vraisemblablement passé la frontière le soir de la disparition des petites filles. Le lendemain, l’homme a été vu dans une agence de voyages de Marseille, dans laquelle il a acheté, seul, un ticket de ferry pour Propriano, en Corse pour trois personnes et pour le soir même.
De la Cité phocéenne, Matthias Schepp a écrit une carte à sa femme, où il lui a expliqué qu’il ne pouvait pas vivre sans elle, avant d’effectuer, deux jours plus tard, des retraits d'argents importants - environ 7.500 euros - dans le centre-ville.
La piste française passe ensuite par l’île de Beauté, lieu emblématique pour Matthias Schepp, car les fillettes auraient été conçues en Corse. Plusieurs témoins ont assuré avoir vu le père des jumelles débarqué du ferry, accompagné d’une femme blonde, mais sans les petites filles.
Où en est l’enquête italienne ? Après sa virée en France, le père d’Alessia et Livia a été vu à Naples, en Italie, le 3 février. Il aurait envoyé plusieurs courriers à son épouse, ainsi que 8.000 euros. Le soir même, Matthias Schepp s’est suicidé en se jetant sous un train.
Des traces de salives, appartenant à l’une des jumelles, ont aussi été retrouvées dans le coffre de la voiture du père des petites filles. Mais les analyses n’ont pas permis de déterminer si cette salive contenait des traces de poison ou de somnifère, ni s'il s'agit d'une contamination directe ou par l'intermédiaire d'un objet.
Comment se poursuit l'enquête ? A l’occasion du premier anniversaire de la disparition des jumelles, une plate-forme téléphonique doit être mise en place pour retrouver des enfants disparus par la fondation d’aide aux familles d’enfants disparus, Missing Children Switzerland, créée par la mère des fillettes. Ouverte jour et nuit et 7 jours sur 7, elle sera à disposition de toute personne qui veut signaler une disparition de mineurs ou apporter des renseignements sur tout enlèvement et notamment sur cette affaire. Elle pourra recevoir des appels en français, allemand et italien.
Près d’un an après le début des enquêtes, la mère d’Alessia et Livia a dit "garder espoir".