Alors que les ministres des Finances de la zone euro se sont mis d’accord pour verser une nouvelle tranche d’aide à Athènes, l’Europe entière a les yeux rivés vers la Grèce.
Si le pays "se tient à carreau", il recevra sa nouvelle enveloppe de 12 milliards d’euros à la mi-juillet.
Toutefois, l’Eurogroupe s’est voulu cette fois très ferme et a posé de sévères conditions à l’attribution de l’aide. Les dix-sept pays de la zone euro considèrent en effet qu’ils ont déjà beaucoup prêté aux Grecs, et que c’est désormais au pays de faire des efforts.
Des privatisations
Concrètement, les ministres des Finances ont exhorté la Grèce de vendre certaines participations de l’Etat, en privatisant des services, tels que la poste, les réseaux ferrés ou les ports régionaux.
Une telle opération pourrait ainsi générer un apport d’1 milliard par an à partir de 2013. D’ores et déjà, des entreprises chinoises se sont portées candidates.
L’Eurogroupe, qui souhaite à tout prix dominer la négociation, a également fixé une date-butoir. Le gouvernement grec devra répondre à cette condition avant le mois de juillet, s’il veut être sûr de bénéficier des 12 milliards d’euros qui lui ont été promis.
L’Eurogroupe n’y croit pas vraiment
Malgré sa volonté de hausser le ton, l’Eurogroupe entend faire preuve de réalisme. Ainsi, peu de dirigeants de la zone euro croient que la Grèce sera en capacité d’honorer l’ensemble des conditions qui lui ont été posées. De plus, pour que l’aide européenne aboutisse, il faudra impérativement que les banques acceptent de prolonger leurs prêts, dont certains vont arriver à échéance cet été.
Pour l’heure, la stratégie de l’Eurogroupe vise donc à laisser à la Grèce le temps de stabiliser un minimum sa situation économique, tout en empêchant au maximum un "effet domino" sur des pays tels que le Portugal ou l’Espagne.
De fait, les dirigeants européens ont en tête une solution qui permettrait à la Grèce de se remettre doucement de la crise. Ainsi, un plan de sortie du pays de la zone euro est envisagé, qui permettrait à la Grèce de dévaluer sa monnaie.