David Cameron avait choisi Paris pour son premier déplacement à l’étranger en tant que nouveau Premier ministre britannique. Le nouvel homme fort d’outre-Manche a rencontré Nicolas Sarkozy à l’Elysée jeudi soir. A l’issue d’un dîner, les deux hommes se sont promis de "travailler ensemble", notamment sur les questions européennes, malgré l'euroscepticisme déclaré du visiteur du soir.
"J'ai dit à David Cameron combien je serai heureux de travailler main dans la main avec lui en Europe, mais aussi dans le cadre de nos activités du G8 et du G20", a déclaré le président français lors d'une conférence de presse. "Nous avons besoin des Anglais en Europe, c'est absolument stratégique. Je suis sûr qu'un homme comme David Cameron, qui a de l'ambition pour son pays, me comprend également", a insisté le président français.
"Toujours des réticences sur l’euro"
"Il est dans l'intérêt de la Grande-Bretagne que la zone euro soit un succès, que l'euro soit une monnaie efficace, que l'économie de la zone euro se redresse, que ses déficits se redressent, que les économies de la zone euro qui connaissent des difficultés soient aidées", a indiqué en écho David Cameron. "C'est dans notre intérêt national". Le Premier ministre britannique a toutefois répété que la Grande-Bretagne "avait eu raison de rester en dehors de l'euro" et qu'il avait "toujours eu des réticences de fond au sujet de l'euro".
Le président français a par ailleurs tenu à démentir de récents propos rapportés par des parlementaires français, selon lesquels il avait déclaré que "si Cameron gagne, il fera comme les autres. Il commencera anti-européen et il finira pro-européen. C'est la règle". "Je ne me serais pas permis de porter un jugement comme ça sur David, ou sur quiconque d'ailleurs", a assuré Nicolas Sarkozy. "Ce que j'ai dit, c'est que (...) j'étais moins européen au début de ma vie politique et (que) je suis devenu plus européen".