L'info. L'Afghanistan a utilisé environ un million de dollars d'un fonds financé par la CIA pour payer à Al-Qaïda la rançon d'un diplomate libéré en 2010, rapporte le New York Times samedi. Oussama Ben Laden, alors chef d'Al-Qaïda, avait eu vent de l'origine des fonds, transférés sur un compte secret du gouvernement afghan. Il s'était alors inquiété que les Américains puissent tracer les billets, ou les aient empoisonnés, et avait demandé qu'ils soient changés dans une autre monnaie, selon le quotidien américain.
Le New York Times précise que des lettres entre Ben Laden et l'administrateur de l'organisation, Atiyah Abd al-Rahman, avaient été trouvées dans les ordinateurs et parmi les documents saisis lors du raid américain dans lequel le chef d'Al-Qaïda a été tué au Pakistan en 2011. Ces courriers, jusque là tenus secrets, ont été présentés comme preuves à charge dans le procès à New York d'Abid Naseer. Ce dernier, membre d'Al-Qaïda, a été reconnu coupable début mars à New York d'avoir participé à la préparation avortée d'attentats à New York, Manchester et Copenhague.
Un fonds secret financé par la CIA. Le diplomate Abdul Khaliq Farahi était consul général d'Afghanistan à Peshawar, au Pakistan, quand il avait été enlevé en septembre 2008, quelques semaines avant de prendre ses fonctions d'ambassadeur. Il avait été libéré plus de deux ans après, lorsque Kaboul avait versé une rançon de 5 millions de dollars, dont le cinquième provenait d'un fonds secret financé par la CIA via des versements à la présidence, selon le journal qui cite des responsables américains et occidentaux.
Le Pakistan avait pour sa part payé près de la moitié de la rançon, le reste étant financé par l'Iran et des Etats du Golfe. "C'est un peu étrange car un pays comme l'Afghanistan ne paierait pas autant pour libérer l'un de ses hommes", écrivait Ben Laden dans une des lettres saisies. Il semble que les Etats-Unis aient contribué au paiement par inadvertance, du fait d'un manque de supervision et de contrôles sur ce fonds qui devaient financer des armes et des opérations sur le terrain.
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