Donald Trump rencontre jeudi à Bruxelles pour la première fois les dirigeants de l'UE et de l'Otan. Les deux organismes sont soucieux de renforcer le lien transatlantique et espèrent entendre des mots rassurants sur l'engagement américain à défendre le continent européen.
Une cérémonie symbolique devant le siège de l'Alliance. À l'Otan, Donald Trump participera à une cérémonie de remise des clés du nouveau siège de l'Alliance, un immense bâtiment gris dont la forme évoque deux mains croisées, synonyme du lien transatlantique. Symboliquement, la chancelière allemande Angela Merkel et le président Trump dévoileront tour à tour un morceau du Mur de Berlin et un débris du World Trade Center, en souvenir des attentats du 11 septembre 2001 et de la "lutte commune contre le terrorisme". Ce que dira alors Donald Trump est très attendu.
Les dépenses militaires, un point de discorde. Jusqu'à récemment, Donald Trump accusait l'Otan d'être "obsolète" parce qu'elle ne combattait pas le terrorisme. Il a aussi reproché aux Européens de ne pas investir suffisamment dans leurs armées, faisant porter à Washington le plus lourd du "fardeau" de la sécurité des deux côtés de l'Atlantique. À ce sujet, le président américain devrait se montrer "très dur" jeudi devant ses pairs, a prévenu le secrétaire d'État Rex Tillerson.
Il "veut vraiment que les membres de l'Otan intensifient et remplissent leurs obligations en matière de partage du fardeau" en atteignant l'objectif, fixé en 2014, d'un budget militaire équivalant à 2% du produit intérieur brut d'ici 2024, a-t-il insisté. Les Alliés, qui craignent par-dessus tout un désengagement américain, affichent leur volontarisme.
Des signes de bonne volonté. L'an dernier, leurs dépenses militaires (hors États-Unis) ont augmenté de 3,8% et cette tendance devrait se poursuivre en 2017, a promis le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg. Mercredi, ils ont accepté, après un an de tergiversations, que l'Otan devienne membre à part entière de la coalition anti-EI, une décision surtout "symbolique", selon Jens Stoltenberg, puisqu'elle n'implique "aucune" participation aux combats.
Après l'attentat suicide de Manchester (qui a fait 22 morts et 64 blessés), revendiqué par l'EI, les Alliés vont "faire davantage dans la lutte contre le terrorisme", a-t-il promis. "Nous allons remporter cette bataille", a assuré de son côté Donald Trump mercredi soir.
Brexit et climat, d'autres sujets polémiques. Avant de se rendre à l'Otan, Donald Trump rencontrera jeudi matin le président du Conseil européen, Donald Tusk, et celui de la Commission, Jean-Claude Juncker. Là aussi, ses propos sur le "merveilleux" Brexit ont été mal reçus, et les dossiers qui fâchent - du climat au commerce en passant par les coupes drastiques dans l'aide au développement - sont nombreux. Mercredi soir, dans le centre de Bruxelles, ville que Donald Trump qualifia un jour de "trou à rats", 10.000 manifestants ont protesté sans incident contre la venue du locataire de la Maison-Blanche.