La coalition internationale en Irak et en Syrie poursuit ses frappes aériennes contre l'Etat Islamique. Une quinzaine ont été menées jeudi et vendredi, a annoncé l'armée américaine. Dans le quartier de Jaramana, à Damas, des attentats à la voiture piégée, il y a deux ans, ont marqué les esprits. Mais selon l’envoyé spécial d’Europe 1, la sécurité est désormais revenue.
Le danger n’est jamais bien loin. Il faut faire la queue pour rentrer dans le quartier de Jaramana. Au check point, un soldat inspecte tous les véhicules avec un appareil électronique sensé détecté les bombes. Mais une fois passé ce barrage, le quartier grouille de vie, comme si de rien n’était. Au bout des rues, des levées de terre rappellent pourtant que le danger n’est jamais bien loin. Car de l’autre côté, ce sont les hommes de Daech ou d’autres groupes armés.
"Oui c’est possible qu’un obus tombe là". "Notre quartier est bien sécurisé", s’enorgueillit Ahmer, un volontaire. Certes, des mortiers tombent de temps en temps mais, en temps de guerre, on change ses critères. "Oui c’est possible qu’un obus tombe là, maintenant, tout de suite. Il y en a eu quatre ici la semaine dernière, on s’habitue. D’accord il y a des mortiers qui tombent mais ici, à Jaramana, on n’a pas d’infiltration de terroristes, c’est pour cela qu’on dit qu’il y a de la sécurité", explique-t-il.
"Vivre ici, c’est de pire en pire". Une vie plus sûre, mais aussi plus chère. Comme beaucoup, Monat, un jeune Syrien a perdu son emploi. Il en a retrouvé un moins bien payé et, en plus, son loyer a été multiplié par cinq en raison de la chute de la livre syrienne. "Vivre ici, c’est de pire en pire. Vous ne pouvez pas avoir de futur, au moins pour dix ans. Ma famille est en Suède et je vais bientôt la rejoindre", raconte-t-il.
Des hébergements de fortune. En attendant de faire ses valises, le jeune homme s’occupe bénévolement de la distribution de nourriture aux réfugiés. Ces hommes, ces femmes et ces enfants ont envahi les rues de Jaramana, notamment dans les immeubles en construction. A chaque étage vivent des familles entre quatre murs de bétons et sans fenêtre. Les enfants, eux, jouent dans la poussière des chantiers à l’arrêt. Ou comment un quartier fantôme a pris vie.