Le Premier ministre israélien a accusé mercredi le Hamas d'avoir "rejeté" en bloc "tout" ce qui a été proposé pendant les négociations sous l'égide d'une médiation internationale en vue d'obtenir une trêve à Gaza en échange de la libération des otages qui y sont retenus.
"Ils refusent [et disent] qu'il n'y a rien à discuter"
"Le Hamas a tout rejeté", a déclaré Benjamin Netanyahu lors d'une conférence de presse où il a minimisé les accusations selon lesquelles son insistance à vouloir qu'Israël conserve le contrôle d'une zone tampon le long de la frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte empêche les négociations d'aboutir. "Nous essayons de trouver des terrains sur lesquels commencer les négociations [mais] ils refusent [et disent] qu'il n'y a rien à discuter", a ajouté Benjamin Netanyahu, "alors j'espère que cela va changer, car je veux que ces otages soient libérés"
Depuis l'annonce de la découverte, dimanche, des corps de six otages supplémentaires par l'armée israélienne, Benjamin Netanyahu est soumis à une forte pression à l'extérieur (notamment par les États-Unis, membre de la médiation avec le Qatar et l'Égypte), mais aussi au sein de la population israélienne pour parvenir à un accord qui permettrait la libération des otages encore détenus à Gaza en échange d'une trêve des combats qui permettrait d'aller vers un cessez-le-feu permanent et définitif après bientôt onze mois de guerre.
Selon l'armée israélienne, les six otages retrouvés dimanches ont été abattus à bout portant par leurs geôliers dans un tunnel de la bande de Gaza.
Le Hamas accuse de son côté Benjamin Netanyahu depuis des semaines d'entraver les négociations
L'attaque menée par des commandos du Hamas à partir de Gaza contre Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne. La campagne militaire de représailles israéliennes sur la bande de Gaza a dévasté ce petit territoire palestinien et y a fait au moins 40.819 morts, selon le Hamas pour Gaza, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants tués. Selon l'ONU, la majorité des morts sont des femmes et des enfants.
Au cours de sa conférence de presse, Benjamin Netanyahu a répété vouloir qu'Israël conserve le contrôle du couloir de Philadelphie, le long de la frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte, aussi longtemps qu'il le juge nécessaire, pour empêcher le Hamas de se réarmer à l'issue des combats, et affirmer que ce point d'achoppement dans les négociations était loin d'être le seul.
Selon lui, la question du nombre de prisonniers palestiniens détenus par Israël devant être relâchés en échange de chaque otage libéré, ou d'un éventuel veto israélien à la libération de certains de ces détenus, font partie de tout ce qui "n'a pas été résolu" à ce stade. Le Hamas accuse de son côté Benjamin Netanyahu depuis des semaines d'entraver les négociations en posant régulièrement de nouvelles conditions à ses yeux inacceptables.